Jeudi après l’Épiphanie

Sur Isaïe 59, 15-21
Lumière de lumière, ô Christ, tu es apparu aujourd’hui… »
Saint Proclus de Constantinople
Homélie pour le Sainte Théophanie 7,1-3, PG 65, colonnes 757-760

Le Christ s’est manifesté au monde, il a restauré ce monde livré au chaos, il lui a rendu sa splendeur. Il a endossé le péché du monde, et il a terrassé l’ennemi du monde. Il a sanctifié les sources des eaux, et il a illuminé les âmes des hommes. Aux miracles, il a joint des miracles plus grands encore.
Aujourd’hui, en effet, la terre et la mer se sont partagées la grâce du Sauveur, et le monde entier a été comblé de joie ; et la fête d’aujourd’hui montre un surcroît de merveilles par rapport à la fête précédente. Car dans celle-ci, la terre se réjouissait de la naissance du Sauveur, parce qu’elle tenait couché dans la crèche le Seigneur de l’univers ; mais aujourd’hui, avec la fête des théophanies, c’est la mer qui se réjouit autrement ; elle se réjouit de ce que, par l’intermédiaire du Jourdain, elle a reçu la bénédiction qui la sanctifie.
La fête précédente nous montrait un pauvre nourrisson qui manifestait notre pauvreté. La fête d’aujourd’hui nous le fait voir dans sa perfection, elle nous suggère qu’il est l’Être parfait, issu de l’Être parfait. Alors, pour les Mages, le Roi était revêtu de la pourpre de son corps. Aujourd’hui au Baptême, celui qui est la Source, est enveloppé de l’eau du fleuve.
Allons, regardez ces merveilles incroyables : le Soleil de justice qui se baigne dans l’eau du Jourdain, le Feu qui se plonge dans l’eau, Dieu qui est sanctifié par un homme !
Aujourd’hui, toute la création éclate en louanges et s’écrie : Béni soit, au nom du Seigneur, celui qui vient ! Béni soit celui qui vient en tout temps, car ce n’est pas aujourd’hui son premier avènement.
Allons, regardez ce stupéfiant déluge, bien supérieur à celui du temps de Noé. Alors l’eau du déluge fit mourir le genre humain ; aujourd’hui, l’eau du baptême, par la puissance de celui qui a été baptisé, ramène les morts à la vie. Alors, une colombe, portant dans son bec un rameau d’olivier, a préfiguré la bonne odeur du Christ ; aujourd’hui, le Saint-Esprit, en survenant sous l’apparence d’une colombe, nous montre combien le Seigneur est miséricordieux.