lundi la 7° semaine du temps pascal
Sur Actes des Apôtres 25, 1-27
L’Esprit s’offre à nous
Basile de Césarée
Traité du Saint Esprit, Sources Chrétiennes 17, p. 145s
Qui donc, en entendant les noms de l’Esprit n’est soulevé en son âme, qui n’élève sa pensée vers la nature la plus haute ? On le dit Esprit de Dieu, Esprit de la Vérité qui procède du Père, Esprit sans détours, Esprit qui régit. Esprit Saint est par excellence son nom propre, celui de l’être le plus incorporel, le plus purement immatériel et le plus simple qui soit. Celui qui entend dire Esprit ne peut donc se figurer une nature bornée, soumise aux changements et sujette aux variations, en tous points semblables à la créature. Au contraire, celui qui s’élance en sa pensée vers l’Esprit de Dieu a nécessairement dans l’idée une substance intelligente, infinie en puissance, illimitée en grandeur, échappant à la mesure des temps et des siècles, prodigue de ses propres biens.
Vers l’Esprit Saint se tourne tous ceux qui ont besoin de sanctification, vers lui s’élance le désir de tous ceux qui vivent selon la vertu, qui sont comme rafraîchis par son souffle, secourus dans la poursuite de la fin conforme à leur nature. Capable de parfaire les autres, lui-même ne manque de rien : non pas vivant qui doit refaire ses forces, mais plein de vivacité et de force pour transmettre la vie divine. Il ne s’accroît pas par additions, mais il est en plénitude, tout de suite, solide en lui-même ; il est partout. Source de sanctification, lumière intelligible, il fournit par lui-même à toute puissance rationnelle, pour la découverte de la vérité, comme une sorte de clarté. Inaccessible par nature, il se laisse comprendre à cause de sa bonté. Il remplit tout de sa puissance, mais ne se communique qu’à ceux qui en sont dignes, non pas suivant une mesure unique, mais en distribuant à proportion de la foi. Simple substance, il manifeste sa puissance par des miracles variés, présent tout entier à chaque être, tout entier partout : impassiblement il se partage, indéfectiblement il se donne en participation, à l’image d’un rayon de soleil dont la grâce est présente à celui qui en jouit comme s’il était seul, et qui éclaire la terre, la mer, et se mêle à l’air. Ainsi l’Esprit est-il présent à chacune des personnes capables de le recevoir, comme si elle était seule, et, demeurant intact, émet la grâce, suffisante pour tous. Ceux qui participent à l’Esprit jouissent de lui autant qu’il est possible à leur nature, mais non pas autant qu’il peut, lui, se donner en participation.