Actes 25, 1-27

Comment l’eau symbolise l’Esprit et agit en l’âme

Saint Cyrille de Jérusalem

16ème catéchèse baptismale 12 et 16, Pères dans la foi 53-54, p. 261s

           Pour quelle raison le Sauveur a-t-il appelé eau la grâce de l’Esprit ? Parce que l’eau donne à tous les corps leur subsistance, parce que l’eau produit l’herbe et fait la vie, parce que l’eau des pluies descend des cieux, parce que descendant d’une manière unique, elle accomplit des œuvres diverses. Une source coule, en effet, et arrose le paradis. C’est la même pluie qui descend des cieux, elle devient blanche dans le lys, rouge dans la rose, elle est autre dans le palmier, autre dans la vigne et toute en tous. Elle s’adapte à ceux qui la reçoivent et elle fait pour chacun ce qui convient. Ainsi l’Esprit-Saint : il est unique, simple, indivisible, et, pourtant, il répartit la grâce comme il le veut. De même que le bois sec, si on l’arrose, produit des rejetons, de même une vie dans le péché, que la pénitence rend digne de l’Esprit, produit des grappes de justice.

          Quoique simple, l’Esprit produit, par ordre de Dieu et au nom du Christ, les nombreux charismes. Il se sert de la langue de l’un pour la sagesse, il éclaire l’esprit de l’autre pour la prophétie, à un autre il donne le pouvoir de chasser les démons, à un autre d’interpréter les Ecritures. Il fortifie la chasteté de l’un, il apprend à l’autre l’art d’aider les pauvres, à un autre le jeûne et l’ascèse, à un autre le mépris de ses intérêts matériels, il prépare un autre au martyre. Différent chez les différents hommes, il est toujours le même, ainsi qu’il est écrit : A chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien commun. Il y a certes diversités de dons spirituels, mais c’est le même Esprit.

          L’Esprit n’agit que pour le bien et le salut. D’abord douce est sa présence et paisible la conscience qu’on en a. Des rayons de lumière et de science annoncent sa brillante venue. Il vient avec le cœur d’un tuteur légitime. Car il vient sauver, guérir, enseigner, conseiller, fortifier, éclairer l’esprit de celui qui le reçoit, et ceux des autres, par lui. Comme notre œil, s’il passe de l’obscurité à la lumière, et voit distinctement ce qu’il ne voyait pas encore ; ainsi, celui  qui a été gratifié de la visite du Saint-Esprit, a l’esprit rempli de lumière et voit, au-delà des possibilités humaines, ce qu’il ne savait pas. Ce rien qu’est l’homme voit ainsi le commencement du monde, la fin du monde, le milieu des temps, car il jouit de la présence de celui qui introduit à la vraie lumière. L’homme est à l’intérieur de ses murs, mais ce qu’il sait alors s’étend au loin…

          On ne se lasserait pas de parler de l’Esprit-Saint.