Siracide 26, 1-4 + 9-18

Idéal et symbole de la femme dans l’Ancien Testament

Père R. Tamisier

La femme dans la Bible, AS 95, p. 70s

 

Source de vie, inspiratrice tendre et discrète, même en dehors du cadre familial normal, la femme transmet la vie morale et religieuse. La vocation de l’homme et sa béatitude naissent normalement du cœur de la femme. Elle a des trésors cachés de force et de tendresse, une capacité extraordinaire de renoncement, d’effacement et de souffrance. Elle y trouve son épanouissement et son propre bonheur, elle se rapproche de la première femme que Dieu donnait à l’homme pour compagne dans l’harmonie d’un monde sans péché.

Il n’est donc pas surprenant que les auteurs sacrés aient personnifié sous les traits de femmes idéales la Sagesse divine qui inspire le fidèle, ou le Peuple de Dieu qui ne sera parfait qu’en se donnant tout entier à son Seigneur.

La femme, personnifiée par Israël, revient du désert, lieu d’épreuve et d’intimité où le Seigneur a parlé à son cœur. Jusqu’alors elle n’avait pas conscience de cet unique et suprême bonheur d’être recherchée par le Bien-Aimé ; c’est Dieu qui l’a réveillée. Désormais, renonçant aux vanités qui s’évanouissent comme un songe, elle pourra jouir de l’amour divin.

Israël est le peuple de l’Alliance. Le mot évoque l’union conjugale : aussi parle-t-on du Dieu jaloux. Il était réservé à Osée de développer ce symbolisme conjugal. Israël ressemble à une épouse infidèle, adultère, prostituée ; mais parce que Dieu l’aime, Dieu veut la purifier au creuset du châtiment. Ainsi renaîtra l’amour d’autrefois, l’amour du désert, l’union intime, féconde et définitive dans la connaissance qui implique adhésion d’amour à la parole du Dieu vivant.

Elle est l’épouse du Dieu unique. Loin de la répudier, Dieu la recherche ; par la grâce de Dieu, l’infidèle reviendra à son Seigneur, elle ne connaîtra plus les souffrances. Les retrouvailles inaugureront un temps d’amour total et définitif.

Grande par sa vocation d’épouse et de mère, symbole du Peuple de Dieu et de la divine Sagesse, la femme voit sa dignité consacrée par l’ultime révélation du Christ.