Luc 6, 12-19

« Jésus s’en alla sur la montagne pour prier »

D’un anonyme syriaque

Texte publié par le monastère Saint-Ephrem (Pays-Bas)

 

Vers la fin de sa lettre aux Romains, saint Paul demande à ses correspondants de prier pour lui : Dieu est proche de ceux qui l’invoquent. La prière est une échelle conduisant à Dieu, car il n’est rien de plus puissant que la prière. Il n’est pas de péché qui ne puisse être pardonné au moyen de la prière, et il n’est pas de condamnation qu’elle ne puisse lever. Il n’est pas de révélation qui n’ait la prière comme sa cause, et il n’est pas de type ou de symbole que la prière ne puisse interpréter.

 

Entre les mains de la prière sont placées les clés du Royaume dans lequel tu désires entrer ; sans elle, tu ne peux en être l’héritier et devenir un des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans le Livre de Vie (Daniel 12,1). La prière est la porte étroite et resserrée par laquelle les saints entrent dans la Jérusalem qui est dans les cieux. La prière continue est la lumière de l’âme : par elle, l’âme se réjouit de ce lieu glorieux de lumière qui est l’amour véritable pour Dieu et pour son prochain. La prière embrasse tous les commandements. C’est pourquoi notre Seigneur a aussi donné des instructions à ce sujet, disant : Priez en tout temps et ne vous lassez pas (Luc 18,1), et Tenez-vous éveillés et priez continuellement (Matthieu 26,41). C’est ainsi que notre Seigneur a instruit ceux qui désirent voyager sur la route de l’excellence qui conduit à la Cité qui est située au plus haut des cieux, qui est l’amour.

Je ne parle pas ici de la prière aux temps propres et aux moments fixés, mais de la prière continue, celle qui ne cesse jamais. Car ce n’est absolument pas du temps en prière avec Dieu que quelqu’un passe quand sa pensée n’est pas entièrement centrée sur Dieu. La constance dans la prière est l’accomplissement parfait de tous les commandements, et c’est cela la croix figurée dont parlait notre Seigneur : Celui qui la prend et me suit aura en héritage la vie éternelle (Matthieu 16,24).