Jean 1, 35-42

Regards et Rencontres

Ysabel de Andia

La Voie et le Voyageur, p. 213s

 

          Jésus est une Personne qu’un jour on rencontre. La rencontre est cet événement décisif où une personne se fait connaître comme personne. Nous connaissons Jésus comme personne dans l’appel qu’il nous adresse personnellement. C’est ce qui s’est passé dans la rencontre de Jésus et de ses disciples lors de la semaine inaugurale de sa vie publique, analogue à la première semaine de la Genèse.

            Le troisième jour, a lieu l’appel de deux disciples, André et Jean. André rencontre Simon Pierre et l’amène à Jésus. La rencontre de Jésus et des deux disciples se passe au niveau des regards. Il y a trois regards : d’abord le regard de Jean-Baptiste, illuminé par l’Esprit : Regardant Jésus qui passait. Jean Baptiste envoie ses disciples à Jésus, s’effaçant devant Lui à partir du moment où il l’a reconnu comme celui qui est passé devant lui parce qu’avant lui il était. Ici, il faut prendre le verbe être  dans le sens fort du Je suis divin. La paternité spirituelle du Baptiste est une paternité prophétique : il désigne Jésus à ses disciples, et s’efface devant Lui.

Ensuite le regard de Jésus sur André et Jean. Il faut contempler le regard de Jésus tout au long de l’Evangile, se faire comme le Père de Foucaud, un portrait de Jésus à travers l’Evangile.

Les deux disciples dirent à Jésus : Rabbi, où demeures-tu ? Rabbi, ce qui veut dire Maître, voilà le titre par lequel ils nomment Jésus ; cela indique bien leur décision de devenir disciples de Jésus.

Puis, le regard de Jésus sur Simon-Pierre, Simon amené à Jésus par les deux disciples. Dans l’Evangile, il y a un double regard de Jésus sur Pierre, l’un à l’origine de sa vocation, l’autre au moment de son reniement. L’appel de Pierre, comme celui de Jean, n’est pas suivi alors d’une confession de foi de Pierre, ni de l’autre disciple. La confession de foi de Pierre aura lieu après le grand discours de Jésus sur le Pain de Vie.

Enfin, le regard de Jean sur Jésus. Jean ne confesse pas le Christ, mais il témoigne. Le témoignage de Jean se fera devant le Christ transpercé au moment du coup de lance. Le témoignage de Jean l’Evangéliste confirme le témoignage du Baptiste dont il a été d’abord disciple : le Christ est bien l’Agneau de Dieu dont aucun de ses os ne sera brisé. Deux vocations de disciples : confession de Pierre devant l’Eucharistie, témoignage de Jean devant le Cœur ouvert.