Marc 1, 7-11

Le baptême de Jésus

Saint Jérôme

Le commencement selon saint Marc, PdF 32, p. 35s

 

Jésus vint de Nazareth en Galilée. Voyez le symbole : Jean-Baptiste vit venir à lui tout d’abord la Judée et Jérusalem. Notre Seigneur transforma les fondements du baptême évangélique et les préceptes de la loi en sacrements de l’Evangile : il ne vint pas de Jérusalem, mais de Galilée. Jésus vint de Nazareth en Galilée ; Nazara signifie la fleur en hébreu. L’élite vient de l’élite.

Et il fut baptisé dans le Jourdain par Jean. N’y a-t-il pas là une grande miséricorde ? Celui qui n’a pas commis de péché est baptisé comme s’il était pécheur. A travers le baptême du Seigneur ce sont tous les péchés qui sont remis. En fait, le baptême du Seigneur apparaît comme un événement précurseur : la rémission des péchés est dans le sang du Christ, dans le mystère de la Trinité.

Et aussitôt, remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer. Tout ce qui est écrit l’est pour nous. Avant de recevoir le baptême, nous avons les yeux clos, et nous ne percevons pas les choses célestes.

Et l’Esprit comme une colombe, descendre et se poser sur lui. Une voix se fit entendre des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur. Jésus-Christ est baptisé par Jean, l’Esprit descend sous les traits d’une colombe, le Père apporte son témoignage du haut des cieux. Voyez le mystère de la Trinité à travers le baptême de Jésus : Jésus est baptisé, l’Esprit Saint descend sous la forme d’une colombe, le Père parle du haut des cieux.

Il vit les cieux se déchirer. En disant il vit, Marc nous laisse entendre que les autres, eux, n’ont pas eu cette vision. A la vérité, tous ne voient pas les cieux déchirés. Comme, par exemple, le dit Ezéchiel dans son introduction : Et il advint alors que je me trouvais parmi les déportés au bord du fleuve Kébar, que je vis le ciel s’ouvrit. Moi, je vis : mais les autres ne voyaient pas. Que personne ne s’imagine que des cieux, tout bonnement, se sont réellement ouverts : nous-mêmes, qui sommes assis ici, en ce moment, nous voyons les cieux fermés ou couverts, parce que nous n’avons pas tous la même valeur spirituelle. A une foi solide les cieux sont ouverts : si, par contre, elle est incertaine, ils sont fermés.

Et l’Esprit descendre comme une colombe. Marc n’a pas dit : Il prit le corps d’une colombe, mais l’Esprit comme une colombe. L’emploi de comme exprime non pas l’identité, mais la ressemblance. Or, à propos du Seigneur notre Sauveur, il n’a pas été écrit qu’il est né comme un homme, mais qu’il est né homme ; ici, par contre, on lit comme une colombe. Dans cette vision, il est donc clair qu’il y a une image et non une identité.