Matthieu 4, 12-25

Parle, Seigneur, ton serviteur écoute

Ysabel de Andia

La voie et le Voyageur, L’Ecoute, la Parole et le silence, p. 530

 

Face à la Parole de Dieu, l’attitude du serviteur est celle de l’écoute. Dieu appelle Samuel et cette révélation consacre Samuel comme prophète. Samuel croyait que c’était Elie qui lui parlait, mais celui-ci comprit que c’était Dieu qui l’appelait : il avertit Samuel de se tenir prêt.

L’exemple de la vocation de Samuel est l’exemple de toute vocation. L’homme apprend à reconnaître la voix de Dieu, comme Antoine le Grand qui, devenu Théodidaktos, c’est-à-dire enseignant Dieu, était habitué à reconnaître la voix de Dieu dans son cœur.

Le Prologue de la Règle de saint Benoît reprend l’enseignement sapientiel : Mon fils, choisis l’instruction. Il commence par la citation des Proverbes : Ecoute, mon fils, les préceptes du Maître et prête l’oreille de ton cœur ; reçois volontiers l’enseignement d’un si bon père, et mets-le en pratique.

L’expression, prête l’oreille de ton cœur, indique que l’oreille est la porte du cœur où la Parole doit être gardée. L’enseignement du Maître est celui d’un père qui s’adresse à ses fils, les moines, qui se sont mis sous le joug de l’obéissance. Cet enseignement forme un collier de citations de l’Ecriture, car c’est la Parole de Dieu qui parle : Levons-nous donc, l’Ecriture nous y incite : l’heure est venue de sortir de notre sommeil ; ouvrons les yeux à la lumière divine. Ayons les oreilles attentives à la voix de Dieu…

Tous les sens spirituels doivent être en éveil : les yeux ouverts à la lumière divine, les oreilles attentives à la voix de Dieu pour se détourner du mal et faire le bien.

Et lorsque vous agirez de la sorte, mes yeux seront sur vous et mes oreilles attentives à vos prières, et, avant même que vous ne m’invoquiez, je vous dirai : Me voici.

Maintenant, ce sont les yeux de Dieu qui se tournent vers l’homme bon et ses oreilles qui sont attentives à sa prière, c’est le face-à-face du dialogue. Dans le récit de la vocation de Samuel, c’est bien Samuel qui dit : Me voici ! Et en retour, c’est Dieu qui dit : Me voici !