Marc 1, 40-45

« Je le veux, sois purifié »

Adrienne von Speyr

Saint Marc, p. 61s

           

           Le lépreux est reconnaissable sans équivoque et de loin. Il est un exclu et par là même un homme qui souffre doublement. Il est isolé parce qu’on l’évite. Et sa souffrance est douloureuse et accablante. Mais il a la foi : il brise les barrières de son isolement, il s’avance et exprime sa prière : Si tu le veux, tu peux me délivrer de ma maladie. Une seule condition : tu dois le vouloir, cela doit te concerner, tu dois avoir l’intention de faire quelque chose avec moi. Le malade comprend que sa guérison serait pure grâce, mais il croit à cette grâce et au fait que le Seigneur peut la dispenser, et en plénitude. Ce n’est pas seulement un être à moitié pur, à moitié sain qu’il pourrait devenir par cette grâce, mais quelqu’un qui ne porte plus de marques extérieures et qui est délivré de sa souffrance. Il croit cela, et de sa foi naît son assurance. Il supplie parce qu’il croit.

 

          Le Seigneur  fait la volonté du malade : Je le veux, sois purifié ! Cela est possible parce que le malade a déjà été touché par la grâce du Seigneur et que la grâce déjà reçue a entraîné la grâce de guérison. La grâce appelle la grâce. Dans cette grâce une, la Seigneur fait sienne la volonté du malade. Dans toutes nos prières, dans nos maladies et nos péchés, nous savons que nous devons d’abord accorder notre volonté à la volonté du Seigneur, afin qu’il puisse faire sienne notre volonté : Si tu le veux, tu le peux !, signifie finalement : Que ta volonté sois faite. Mais cela rappelle aussi l’autre fiat : Qu’il me soit fait selon ta parole ! La prière du lépreux s’appuie sur le fiat de la Mère, et par là sur la demande du Notre Père. Essayons de présenter toutes nos prières de manière que le Seigneur puisse les exaucer parce qu’elles sont par avance accordées à sa volonté.