Deutéronome 16, 1-17

La fête de Pâque, communion au Verbe

Origène

Homélie 23, 6 sur les Nombres, SC 461, p. 131s

 

          Puisque nous avons dans les mains la législation concernant les fêtes, cherchons attentivement à en connaître l’ordonnance ; ainsi chacun de nous pourra trouver, dans le déroulement même des solennités et dans leur rituel sacrificiel, la manière de préparer une fête pour Dieu par la sanctification de sa vie et de ses actes.

 

          La solennité de la Pâque comporte l’immolation de l’agneau. Toi, regarde le véritable Agneau, l’Agneau de Dieu, l’Agneau qui enlève les péchés du monde, et proclame : Le Christ notre Pâque a été immolé. Les Juifs mangent d’une manière charnelle la chair de l’agneau ; nous, nous mangeons la chair du Verbe de Dieu, car il a dit : Si vous ne mangez ma chair, vous n’aurez pas la vie en vous.

 

          Ces paroles que nous prononçons en ce moment sont, elles aussi, la chair du Verbe de Dieu à condition, toutefois, que nous ne les proposions pas comme des légumes pour les faibles, ou comme du lait pour les enfants. Si nos paroles sont élevées, solides, vigoureuses, ce sont les chairs du Verbe de Dieu que nous vous donnons à manger. Quand on parle de réalités mystiques, quand on s’exprime dogmatiquement en un exposé solide, empli de foi trinitaire, quand on déploie, après avoir écarté la voie de la lettre, les mystères de la loi spirituelle dans les siècles à venir, quand on détache l’âme de ses espoirs terrestres, et qu’on les projette dans les cieux en les plaçant en des biens que l’œil n’a pas vu, ni l’oreille entendu, et qui ne sont pas montés au cœur de l’homme, en tout cela ce sont les chairs du Verbe de Verbe de Dieu qui sont offertes à manger. Celui qui, avec une intelligence parfaite et un cœur purifié, peut s’en nourrir, celui-là immole véritablement le sacrifice festif de la Pâque, et célèbre le jour de fête avec Dieu et ses anges.