Hébreux 3, 1-19

Le Christ Grand Prêtre

Père Léopold Sabourin

Les noms et les titres de Jésus, p. 177s

 

          C’est à la lettre   aux Hébreux que l’on doit l’application à Jésus du titre de Grand Prêtre : En conséquence, il a dû devenir en tout semblable à ses frères, afin de devenir dans leurs rapports avec Dieu un grand prêtre miséricordieux et fidèle, pour expier les péchés du peuple. A maintes reprises, la lettre appelle Jésus Prêtre ou Grand Prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech.

Plusieurs idées de la lettre aux Hébreux, relatives au Grand-Prêtre, se retrouvent dans la prière sacerdotale de Jésus, au chapitre 17 de l’évangile de saint Jean. C’est le Souverain Sacrificateur qui prononce ces paroles : Pour eux, je me consacre moi-même, afin qu’ils soient eux aussi consacrés en vérité. Celui qui va préparer des places à ses disciples, c’est le chef, pionnier et précurseur, entré avant les siens dans le sanctuaire céleste pour leur préparer la cité éternelle. Un dernier trait sacerdotal du Christ johannique : la tunique sans couture, portée par Jésus à l’heure de son sacrifice, rappelle le vêtement sacerdotal du grand prêtre, tel que l’historien juif Josèphe le décrit. Le Fils de l’homme de l’Apocalypse johannique, revêtu d’une longue robe serrée à la taille par une ceinture en or, représente aussi le Christ glorifié comme une figure sacerdotale.

          La lettre aux Hébreux rappelle volontiers la réalité suivante : Jésus fut vraiment homme. Du fait qu’il a lui-même souffert par l’épreuve, il est capable de venir en aide à ceux qui sont éprouvés, car nous n’avons pas un grand prêtre impuissant à compatir à nos faiblesses, lui qui a été éprouvé en tout, d’une manière semblable, à l’exception du péché. Tout particulièrement au moment de l’agonie : Jésus a prié et Dieu exauça sa prière, puisqu’il accepta le calice de souffrances qui lui était offert. Au dernier jour de sa chair, il a été consommé dans son office sacerdotal grâce à l’obéissance, c’est-à-dire l’acceptation intégrale des conditions que Dieu avait fixées à sa médiation et l’expérience la plus achevée de la douleur.