Marc 4, 26-34

« Qu’il dorme ou qu’il se lève, la plus petite des graines germe et grandit »

Claire Patier

Avec saint Marc, p. 119s

 

          Voilà une invitation à l’abandon à la Providence : quand on fait ce qu’on avait à faire, le Seigneur accomplit son œuvre : Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain peinent les bâtisseurs, si le Seigneur ne garde la ville, en vain la garde veille. Il faut certes rajouter : Qui dort, oui, mais après avoir semé, après avoir construit, après avoir fait son tour de garde. A ce moment-là, le sommeil suggère l’espérance de celui qui sait, sans le voir, que Dieu travaille pour lui.

          Dès les origines, le Seigneur a souhaité que l’homme participe à son œuvre de création et les semailles en sont un exemple. Le cultivateur qui sème en son temps et récolte en son temps en fait l’expérience : Comme le laboureur et le semeur, cultive la terre, compte sur ses fruits excellents, car quelque temps tu peineras à la cultiver, mais bientôt tu mangeras de ses produits. Le livre du Siracide (6,19) compare la culture de la terre avec celle de la Sagesse. De toute façon, il faut travailler et semer.

          Il en est de même pour celui qui sème la Parole de Dieu dont le prophète Isaïe nous dit : De même que la pluie et la neige descendent des cieux et n’y retournent pas sans avoir fécondé la terre et l’avoir fait germer pour fournir la semence au semeur et le pain à manger, ainsi en est-il de la parole qui sort de ma bouche, elle ne revient pas vers moi sans effet, sans avoir accompli ce que j’ai voulu et réalisé l’objet de ma mission.

          En ce qui concerne la Parole de Dieu, la parabole précise : La plus petite de toutes les semences sur la terre. C’est la logique de Dieu, depuis qu’il nous a créés et appelés à la conversion : c’est dans l’humilité et la pauvreté qu’on sème pour récolter en abondance.

          Jésus lui-même qui s’est fait le plus petit, le plus pauvre, a été semé en terre, enterré au tombeau : En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits, pour donner ensuite les fruits les plus beaux et les plus précieux à l’humanité, accomplissant ce qui est dit par le prophète Isaïe : Voici que mon serviteur prospérera, il grandira, s’élèvera, sera placé très haut ; des multitudes avaient été saisies d’épouvante à sa vue, car il n’avait plus figure humaine.