1 Samuel 4, 1b-18

L’Arche de notre Dieu

Père Paul van Imschoot

Théologie de l’Ancien Testament, tome II, p. 124s

 

          Le plus ancien texte qui mentionne l’arche est un vieux chant inséré dans un passage où l’arche joue le rôle de guide des tribus dans le désert. Tel qu’il est ce texte unit étroitement l’arche au Dieu des Hébreux, et les mouvements de Dieu à ceux de l’arche : quand l’arche soulevée par les prêtres se met en marche, l’on prie Dieu de se lever et de marcher contre ses ennemis qui sont aussi ceux de son peuple ; quand l’arche s’arrête, on demande à Dieu de revenir vers son peuple, comme un guerrier après le combat, on prie alors Dieu de prendre place sur son trône, comme un juge qui va rendre justice en faveur d’Israël, ou comme un roi qui bénira son peuple. Il y a donc une union très intime entre l’arche et Dieu, sans qu’il y ait pourtant identification, puisque Dieu est invité à se lever de l’arche pour le combat et à s’y rasseoir, à y revenir ensuite. L’arche n’est que le trône de Dieu qui y siège, invisible, sur les ailes des Chérubins.

          C’est ce que suppose le prophète Jérémie lorsqu’il déclare qu’à l’avenir ce ne sera plus l’arche, puisqu’on n’en fera plus, mais la ville de Jérusalem elle-même qui sera appelée le trône de Dieu ; plusieurs textes appellent l’arche l’escabeau des pieds de notre Dieu, lorsque ces textes entendent le mot arche dans le sens restreint de coffre sur lequel se posent les pieds de Dieu assis sur les Chérubins.

          Parce que Dieu est censé être assis sur l’arche, l’on dit qu’il entre dans le camp des Hébreux quand l’arche y pénètre : Quand l’arche arriva au camp, tous les Israélites poussèrent une grande acclamation qui fit résonner la terre. Les Philistins dirent alors : « Que signifie cette grande acclamation ? » Ils apprirent l’arrivée de l’arche au camp des Hébreux. Alors ils eurent peur et se disaient : « Dieu est venu au camp, Malheur à nous ! »

          Quand David dansait devant l’arche, il dansait devant Dieu ; il voulait bâtir une maison une maison pour Dieu lorsqu’il songeait à en construire une pour l’arche. Jusqu’au temps de David, pour s’assurer la protection divine, on portait l’arche parmi les troupes en campagne, et, lorsqu’après la victoire l’arche était rapportée en triomphe à Jérusalem, on acclamait le Dieu des armées, le Roi glorieux, le héros de la guerre revenant dans sa capitale.