Osée 14, 2-10

Retour sincère à Dieu

Edmond Jacob

Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, p. 96s

 

            Tout au long du livre d’Osée, nous avons constaté que la volonté de Dieu était l’amour et le désir du salut du peuple ; mais les ombres étaient plus fortes que la lumière. A présent, les ténèbres sont définitivement rompues ; l’appel à la pénitence n’est accompagné d’aucune menace : Reviens, Israël, au Seigneur ton Dieu... Cet appel étant inspiré par Dieu, il n’est plus question qu’il reste sans réponse. Israël est tombé par sa faute ; s’il se repent, rien n’est changé dans les dispositions de Dieu à son égard. Pour se repentir, le peuple doit apporter des paroles (Munissez-vous de paroles et revenez au Seigneur), la parole exprimant sans doute le mieux la nature d’une personne.

            Une confession suit : Assur ne nous sauvera pas, nous ne monterons plus sur des chevaux, et nous ne dirons plus ‘Notre Dieu’ à l’œuvre de nos mains ; puis vient l’expression « c’est auprès de toi que l’orphelin trouve compassion ». Cela implique un triple renoncement : renoncement aux alliances politiques, renoncement à la force militaire, renoncement à l’idolâtrie. Il y a dans cette confession une étape sur la voie qui conduit à envisager les relations normales de Dieu et de l’homme sous l’angle de la pauvreté, car le fidèle par excellence, c’est le pauvre, et le pauvre par excellence, c’est l’orphelin qui, privé de père, est exposé à l’injustice et à la violence, ne connaît pas la compassion d’une mère pour le consoler dans sa détresse. Dieu répond qu’il aime librement, volontiers : Je guérirai leur infidélité, je les aimerai de bon cœur.

          Les images qui suivent évoquent la vie ; tout d’abord la rosée, certes une image ambivalente qui peut exprimer dans l’Ancien Testament l’éphémère, mais qui est employée surtout dans un sens positif : la rosée est un bienfait rapide (2 Samuel 17,12), un signe de richesse (Deutéronome 33,13), un signe de mystère (Job 38,2), un don céleste (Psaume 110,3), la force de la vie (Michée 5,6), un signe de faveur d’un supérieur (Proverbes 19,12) ; ensuite le Liban devenu le symbole du peuple et du Temple.

         Pour comprendre les paroles d’Osée, il faut être soi-même au nombre des justes ; la lecture des oracles des prophètes n’est d’aucune utilité si elle n’appelle pas chaque nouvelle génération à la fidélité aux voies de Dieu, aux chemins de Dieu : Si quelqu’un veut faire la volonté de Dieu, il comprendra, dira Jésus dans la même ligne.