2 Rois 22,8 – 23,4+21-23

C’est le Christ, notre Josias, qui accomplira la purification définitive

Raban Maur

Commentaire du deuxième livre des Rois, Livre 4, 22-23

 

La cité qui nous a enfantés à la vie corporelle est toujours là. Dieu en soit béni ! Ah, si elle pouvait être elle-même enfantée à la vie spirituelle, et passer avec nous à l’éternité ! Si la cité qui nous a enfantés à la vie corporelle ne doit pas demeurer toujours, celle qui nous a enfantés à la vie spirituelle demeure à jamais.

C’est le Seigneur qui a bâti Jérusalem. A-t-il laissé périr son édifice en sommeillant ? A-t-il laissé pénétrer ses ennemis en ne veillant pas ? Si le Seigneur ne garde la cité, c’est en vain que veillent ceux qui la gardent. Et quelle est cette cité ? La cité sainte, la cité fidèle, la cité étrangère sur la terre, celle qui a ses fondements dans le ciel. Toi qui as la foi, ne laisse pas se corrompre ton espérance, ne perds pas la charité, ceins tes reins, allume ta lampe, porte-la à la main, attends ton Seigneur à son retour des noces.

Pourquoi avoir peur en voyant crouler les royaumes de la terre ? Dieu a promis un royaume dans le ciel, pour que tu ne périsses pas avec ceux de la terre. Leur ruine a été prédite, et prédite en termes formels. Nous ne pouvons nier que cette prédication ait été faite. Ton Seigneur, celui que tu attends, te l’a dit : On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Les royaumes de la terre ont leurs révolutions, mais il viendra celui dont il est écrit : Son royaume n’aura pas de fin.

Mes frères, ne perdons pas courage. Les  royaumes de la terre auront tous une fin. Fixez votre espérance en Dieu, désirez les biens éternels ; ces biens, attendez-les. Vous êtes chrétiens, frères ; nous sommes chrétiens, nous aussi. Le Christ n’est pas descendu dans la chair pour vivre une vie de délices. N’entendons pas en vain cet avertissement : Haut les cœurs ! Pourquoi appliquer notre cœur à la terre, alors que la terre n’offre à nos regards que des ruines ?