Actes 9,27-31 + 11,19-26

Luc, évangéliste et compagnon de Paul

Anonyme byzantin du XI° siècle

Vie de saint Luc, 6-7, PG 115, 1134-1135

 

Lorsque, après avoir abandonné les ténèbres de l’erreur pour adhérer à l’amour de Dieu, Paul se joint au nombre de ses disciples, Luc l’accompagne partout et devient son compagnon de voyage. Désireux de combattre pour l’amour de Dieu, il se joint à sa milice. Avec Paul, il subit l’emprisonnement comme un criminel, et il répand jusqu’au confins du monde les rayons de la connaissance divine. Il s’accorde si bien avec lui, il lui est si familier que Paul, lorsqu’il écrit aux croyants, appelle Luc son disciple bien-aimé.

Après avoir acquis avec Paul le talent de la prédication, Luc apparaît comme le disciple aimant et aimé du Sauveur, ainsi que l’évangéliste qui écrivit son histoire sacrée : il avait recueilli les témoignages de ses premiers serviteurs et avait reçu l’inspiration d’en-haut. C’est lui, l’évangéliste, qui a raconté le mystère du messager nuptial, Gabriel, envoyé à Joseph et à la Vierge pour annoncer la joie au monde entier. Il nous fait connaître des merveilles dépassant tout ce que l’on peut concevoir avec un tel amour de la vérité et de la beauté que la vérité des choses est exprimé chez lui par la beauté des paroles : il se montre ainsi doué d’un langage digne de la richesse de sa pensée. Les enseignements donnés en paraboles, il les rapporte en plus grand nombre que les autres évangélistes. Et de même qu’il nous fait connaître la descente du Verbe sur la terre, de même il nous décrit sa montée dans le ciel et son retour au trône du Père.

Mais en Luc, la grâce ne se borne pas à cela, sa langue ne se limite pas au service du seul évangile. Après la fin des miracles du Christ, il raconte aussi les Actes des Apôtres : d’abord la divine Ascension du Sauveur dans le ciel ; ensuite la descente de l’Esprit sur les apôtres sous la forme de langues de feu ; puis la lapidation d’Etienne ; la conversion de Paul, son appel par le Christ depuis le ciel et son passage de la terre à l’esprit ; ses emprisonnements, ses coups, ses flagellations, les diverses embûches des païens ; son voyage de Jérusalem à Rome ; ses fatigues en mer ; ses souffrances, dangers, accidents, naufrages. Luc n’est pas seulement spectateur de tout cela, il y participe vraiment. Et c’est pourquoi il met tant de soin à nous en instruire.