Jérémie 9, 1-11+16-21

Son cœur s’est ouvert aux hommes

Sainte Marguerite-Marie

Vie écrite par elle-même, tome 2, p. 327s

 

Une fois entre autres que le Saint-Sacrement était exposé, après mettre sentie retirée toute au-dedans de moi-même par un recueillement extraordinaire de tous mes sens, Jésus-Christ, mon doux Maître s’est présenté à moi,tout éclatant de gloire, avec cinq plaies, brillantes comme cinq soleils.

De son humanité sacrée, sortaient des flammes de toutes parts, mais surtout de son adorable poitrine, qui ressemblait à une fournaise. S’étant ouverte, elle m’a montré son Cœur tout-aimant et tout aimable qui était la vive source de ces flammes.

C’est alors qu’Il m’a découvert les merveilles de son pur amour, jusqu’à quel excès Il aime les hommes dont il ne reçoit qu’ingratitude et méconnaissance.

Cela M’est beaucoup plus sensible, me dit-il, que tout ce que J’ai souffert en ma Passion, d’autant que s’ils Me rendaient quelque amour en retour, J’estimerais peu tout ce que j’ai fait pour eux, et Je voudrais, s’il ce pouvait, en faire davantage. Mais ils n’ont que froideur et rebuts pour tout mon empressement à leur faire du bien.

Comme je Lui remontrais mon impuissance, il m’a répondu : Tiens ! Voilà de quoi suppléer à tout ce qui te manque !

En même temps, ce divin Cœur S’est ouvert : il en est sorti une flamme si ardente que j’ai pensé en être consumée.

Car j’en ai été toute pénétrée, et ne pouvant plus la soutenir, je Lui ai demandé d’avoir pitié de ma faiblesse.

Je serai ta force, a-t-il dit, ne crains rien ! Mais sois attentive à ma voix, à ce que Je te demande pour te disposer à accomplir mes desseins.