Luc 2, 1-14

L’Incarnation sauve les hommes

Saint Grégoire de Nazianze

La Théophanie ou la Nativité, La joie de Noël, dans L’Année en fête, p. 63s

Nous célébrons aujourd’hui la Théophanie ou la Nativité du Seigneur, puisque l’un et l’autre se disent. Il existe en effet deux termes pour désigner le même événement.

Dieu s’est manifesté aux hommes en naissant. Celui qui est, qui est éternellement de toute éternité, s’élève au-dessus des causes et des raisons : nul principe ne transcende le Principe. Mais un jour, pour nous, Il prend naissance : Celui qui nous a donné l’être veut aussi nous combler du bien-être. Ou plus exactement, le péché nous avait dépossédés du bonheur, l’Incarnation nous le rend. Parce Dieu est apparu, cette fête porte le nom de Théophanie. Parce qu’Il est né, celui de nativité.

Telle est cette solennité : nous saluons aujourd’hui l’avènement de Dieu parmi les hommes, afin de parvenir, ou disons mieux, de revenir auprès de Dieu, afin de nous dépouiller du vieil homme et de revêtir le nouveau ; afin que, morts en Adam, nous vivions en Christ, nés avec Lui, chargés avec Lui de sa croix, avec Lui ensevelis et ressuscités.

Il faut que nos vies jouissent de l’heureux changement : si aux prospérités avait succédé le malheur, qu’après le malheur reviennent les beaux jours, et que là où le péché abonde, la grâce surabonde. L’envie d’un fruit nous a perdus, mais combien la Passion du Christ ne nous a-t-elle, plus encore, justifiés !

Célébrons donc cette journée, pleins d’une joie,  non point vulgaire, mais divine, non point mondaine, mais céleste. Fêtons en elle, non point nous-mêmes, mais Celui qui est à nous, ou plutôt notre Maître. Non point notre faiblesse, mais notre guérison : non point notre création, mais notre régénération.