Genèse 15, 1-21

La postérité d’Abraham

Saint Ambroise

Sur Abraham, Livre I, chapitre 3, 17-21

 

Après sa victoire sur les rois, Abraham ne voulut prendre aucune part du butin, ni rien accepter de ce qu’on lui offrait. Il ne chercha pas auprès d’un homme sa récompense, aussi est-ce de Dieu qu’il la reçut.

Quel genre de récompense Abraham demande à Dieu ? Il ne réclame pas des richesses, comme ferait un avare, ni une vie très longue comme s’il craignait la mort, il ne demande pas la puissance, il demande un digne héritier de son labeur : Que me donneras-tu ? Voici que je m’en vais sans enfant ! C’est donc un de mes serviteurs qui sera mon héritier. Dieu lui répond : Celui-là ne sera pas ton héritier ; ce sera un autre, issu de ton sang, qui héritera de toi. Quel est cet autre dont Dieu parle ? Serait-ce Ismaël, ce fils que sa servante Agar lui enfanta ? Non, il ne s’agit pas de lui : Dieu parle de saint Isaac.

Or, en Isaac, le fils légitime de son mariage, nous pouvons reconnaître le vrai fils légitime qu’est le Seigneur Jésus-Christ. Au début de l’Evangile selon saint Matthieu, il est en effet appelé fils d’Abraham ; Jésus lui-même s’est donné pour le véritable héritier d’Abraham, celui qui illustre la descendance de son ancêtre ; c’est grâce à lui qu’Abraham, regardant le ciel, sut que la splendeur de sa postérité rivaliserait avec la clarté éclatante des étoiles du ciel.

Or, comment la race d’Abraham se propage-t-elle ? N’est-ce pas la foi qui fait devenir son fils et son héritier ? Oui, c’est par la foi que nous sommes accordés au ciel, comparés aux anges, égalés aux étoiles. L’Ecriture le dit bien : Telle sera sa descendance.

Abraham crut dans le Seigneur. Qu’a-t-il donc cru ? Il a cru que le Christ prendrait un corps et deviendrait son héritier. Le Seigneur a dit : Abraham a vu mon jour et il en a été dans la joie.