Actes des Apôtres 17, 1-18

Difficultés à Thessalonique et Bérée

Saint Pierre Chrysologue

Sermon 5, http://jesusmarie,free 

 

Frères, ne pouvons-nous faire une comparaison entre les Juifs de Thessalonique et le fils aîné de la parabole du prodigue ? Que voyons-nous dans cette parabole ? Le père miséricordieux saute au cou de son fils prodigue et l’embrasse. Quand ? Quand la miséricorde et la vérité se rencontrent, quand la justice et la paix s’embrassent. Il lui donne une robe de fête, celle qu’Adam perdit, la gloire éternelle de l’immortalité. Il lui met une bague au doigt, un anneau d’honneur, un gage insigne de l’Esprit, le sceau de la foi, les arrhes des noces célestes. Et des sandales à ses pieds, pour que les pieds soient chaussés en vue de la prédication et la paix de l’évangile. Il tua le veau gras ; le veau est tué à la demande du père parce que le Christ, Fils de Dieu, ne pouvait être exécuté sans la permission du Père. Ecoutons l’apôtre : Lui n’a pas épargné son propre Fils, mais L’a livré pour nous tous. 

Mais le frère aîné rentre des champs, lui du peuple de la Loi, il entend de la musique et des chants dans la maison du père. Il ne veut pas entrer, car il vient lui, le Juif, à la maison du Père, c’est-à-dire l’Eglise. Il entend de l’extérieur, avec envie, résonner la cithare de David ; il entend la symphonie du consentement des prophètes, il entend les chœurs des peuples, mais ne veut pas entrer, demeurant à l’extérieur par jalousie. Alors qu’il juge son frère pour ses frasques d’antan, qu’il se scandalise de ses mœurs dépravés, il s’exile des biens paternels, s’interdit les joies maternelles. Depuis tant d’années que je te sers sans jamais te désobéir, tu ne m’as jamais donné un chevreau… Voilà des paroles de grand parleur, mais de petit faiseur ! Le père sort et dit à son fils : Fils, tu es toujours avec moi. Comment ? Par Abel, par Hénoch, par Sem, par Noé, par Abbraham, Isaac et Jacob, par Moïse, et par tous les saints d’où émane le peuple juif. Tout ce qui est à moi est à toi. Comment ? Parce qu’à toi est la Loi, la prophétie, le temple, le sacerdoce, les sacrifices, le règne, les charges, et ce qui est au-dessus de tout, le Christ. Mais parce que, par jalousie, tu veux perdre ton frère, le festin paternel, tu mérites de ne pas les posséder. 

Paul et Silas sont perpétuellement en route. Il voudrait s’arrêter, s’enraciner comme le fils prodigue chez son père. A travers le mauvais accueil, à travers les persécutions, à travers la jalousie des Juifs, Dieu les pousse toujours à entreprendre de nouvelles missions, à dilater de plus en plus la communauté des croyants.