Actes des Apôtres 15, 5-35

L’assemblée de Jérusalem

 

Saint Jean Chrysostome

Homélie 33 sur les Actes des Apôtres, OC 15, p. 172s 

Pierre, le premier, prend la parole ; puis Barnabé et Paul racontent tous les signes et les prodiges que Dieu a accomplis chez les païens, Jacques attend et prend la parole à son tour. Ni Jean, ni les autres apôtres ne prennent la parole, ils laissent Jacques s’exprimer. Pour lui, le Seigneur parle et fait toutes choses ; d’où il résulte que la vocation des païens est bien son œuvre. Les adversaires de ce propos ne prétendaient pas qu’il fallût repousser les païens qui croyaient, mais qu’il fallait, en les recevant, leur imposer comme condition l’observation de la Loi. 

Pierre avait parlé avec bon sens ; mais, comme l’esprit des auditeurs était encore dans un certain trouble, Jacques s’efforce de le dissiper. Que l’observation de la Loi ne fût pas obligatoire en tous points, voilà ce qu’il était essentiel de définir. Pierre le dit très clairement ; Jacques le déclare, insistant que, sur ce point, l’Ecriture ne dit rien ; de la sorte, après avoir calmé les esprits inquiets, il les décide de se soumettre à cette condition avec sagesse : J’estime, dit-il, qu’il n’est nul besoin d’accumuler des obstacles devant les païens qui se tournent vers Dieu. Dieu les ayant appelés, si nous les éloignons par nos exigences, nous nous déclarons contre Dieu. Ecrivons-leur simplement, poursuit Jacques, de s’abstenir des souillures de l’idolâtrie, de l’immoralité, de la viande étouffée et du sang. 

Toute difficulté se trouvait ainsi écartée. Jacques avait souvent entretenu les Juifs au sujet de la Loi ; pour rendre honneur à la Loi, pour parler au nom des apôtres et non plus au nom de Moïse, il divisa un seul précepte en plusieurs petits préceptes. Il n’en fallu pas davantage pour apaiser les Juifs comme les païens. Dieu permit que la désunion se produisit à ce sujet afin que, la désunion étant guérie, la doctrine en eût que plus de solidité. Aucune parole blessante n’est prononcée contre les fidèles d’origine païenne ; les apôtres et les anciens de Jérusalem ne songent qu’à porter remède au mal. Alors, il parut bon aux apôtres d’envoyer une délégation à Antioche, là où le mal avait pris naissance.