Néhémie 3,33 – 4,17

Difficultés lors de la reconstruction de Jérusalem

Père Giuseppe Ricciotti

Histoire d’Israël, tome II, p. 110s

 

L’établissement des rapatriés à Jérusalem fut lent et difficile. Ce premier but atteint, il fallut relever bien des lieux et des quartiers de la ville, sans compter les remparts. Mais la réalité qui commençait à se faire jour, était loin d’être évidente : ce que l’on avait pu parcourir sur le chemin de la reconstruction au prix de tant d’efforts, n’était que le début d’une montée plus raide encore.

Les conditions matérielles des immigrants n’étaient guère florissantes. Les réserves d’argent qu’ils avaient apportées de Babylonie s’étaient en grande partie épuisées dans l’établissement de leurs familles et dans les premiers travaux d’urgence. Pourtant, malgré ces dépenses, ils n’avaient guère pu réussir à créer autour d’eux, dans le pays, une ambiance sûre et favorable à leurs desseins, ils n’avaient pas davantage été capables de faire face aux multiples charges qu’exigeaient d’eux la remise en état, ne serait-ce que des remparts. Que leurs projets aient trouvé quelques soutiens parmi leurs compatriotes restés au pays, c’est probable ; mais il se trouva parmi ces derniers beaucoup plus encore d’indifférents, et même des gens qu’agaçaient les ardeurs estimées utopiques des nouveaux venus. Sans compter l’hostilité ouverte des étrangers établis en Judée pendant l’exil auxquels l’exclusivisme des rapatriés faisait, à n’en pas douter, l’effet d’une déclaration de guerre. Qui plus est, les voisins du nord, les Samaritains, avec Sânballat, se montrèrent furieux et courroucés lorsqu’ils apprirent la reconstruction des remparts de Jérusalem : ils se jurèrent tous mutuellement de venir attaquer Jérusalem et de confondre ces bâtisseurs qui se trouvèrent voués à une isolement total, voire à un véritable boycott, sans compter les menaces d’intervention pour venir détruire toutes les reconstructions. Il ne restait aux rapatriés bâtisseurs qu’à travailler avec une main, tandis que l’autre serrait une arme, à s’en remettre à Dieu, persuadés, si cela devenait difficile, que Dieu combattrait pour eux.