1 Corinthiens 1,18-2,5 ou 4,1-16

L’humilité d’un apostolat

Père Amédée Brunot

Saints et Saintes de l’évangile, p. 90s

 

Saint Jacques était Zébédéide et frère de Jésus ; il était frère de saint Jean, mais il n’était pas quelqu’un !

Il semble qu’il fût d’un tempérament plutôt terne et effacé. Le fils du tonnerre, c’était son frère Jean, qui prenait les initiatives, tout en faisant endosser à son aîné la moitié des responsabilités. Jacques devait être doux et conformiste, facilement de l’avis des autres. Par ailleurs, rempli de sagesse et de bon sens, il était tout désigné pour faire nombre. Il n’était pas déplacé, dans les grandes circonstances, entre Pierre et Jean ; à l’occasion, il était capable de freiner la spontanéité de l’un et l’impétuosité de l’autre. S’il en était ainsi, ne soyons pas étonné que Jacques n’ait rien fait tout seul dans l’évangile et n’ait rien dit.

Il est impliqué avec Jean dans l’incident du village samaritain et du feu du ciel. Il est encore son coéquipier et son complice dans le complot ourdi avec lui pour s’assurer les premières places du Royaume.

Avec Pierre et Jean, il fit partie du groupe des trois privilégiés qui montent au Thabor et assistent à la Transfiguration, qui sont témoins de la résurrection  de la petite fille de Jaïre, qui suivent Jésus sous les oliviers de l’agonie.

Toutes ces prérogatives aboutissent cependant à la débâche du Jeudi Saint. Les grandes preuves révèlent le fond des âmes. Tandis que Jean prenait occasion de ces événements pour confirmer son intrépidité native et son amour exceptionnel de Jésus, Jacques, avec le gros de la troupe apostolique, cherchait son refuge dans une fuite trop naturelle et pourtant honteuse. Il ne retrouvera un courage relatif, avec ses compagnons d’infortune, qu’après la Résurrection, au Cénacle, sous la sauvegarde des verrous, par crainte des Juifs.

S’il nous fallait résumer nos impressions sur saint Jacques,  nous dirions simplement que, sa vie durant, il ne fit jamais figure de héros. Qui attira l’attention du monarque sur saint Jacques ? La Pentecôte l’avait-elle transformé au point de le doter d’un zèle qu’il n’avait pas connu jusqu’à de jour ? Etes-vous capables de boire la coupe que, moi, je vais boire ? Nous le pouvons, avaient répondu les deux frères. Jacques, tout comme son frère avait acquiescé. Il tint parole. Qui attira  l’attention du monarque sur saint Jacques ? La Pentecôte l’avait-elle transformé au point de le doter d’un zèle qu’il n’avait pas connu jusqu’à ce jour ? Etes-vous capables de boire la coupe que, moi, je vais boire ? avait demandé Jésus aux deux fils de Zébédée. Nous le pouvons, avaient-ils répondu. Jacques tint parole. Lui qui volontiers s’effaçait et se tenait à la remorque des autres, pour une fois, il prit les devants : il fut le premier apôtre à donner sa vie pour le Christ.