Proverbes 10, 6-32

Bénédictions de Dieu sur la tête du juste, deuil pour les impies

André Lelièvre

La Sagesse des Proverbes, une leçon de tolérance , p. 100s

 

Qu’est-ce qui permet de définir ce qui est bon et ce qui est mauvais ? L’observation des conséquences, plaisantes ou non, d’une action est déterminante. Par exemple, on juge que trop manger rend malade ou contrarie le sommeil ; c’est donc une mauvaise chose : Manger trop de miel n’est pas bon ; Qui mange trop ne pourra pas dormir. C’est bien l’expérience qui permet de définir le bon et le mauvais. Et dans le domaine moral, également, les actes ne sont pas jaugés à partir d’un code éthique, mais en fonction de ce que chacun constate et vérifie. On estime qu’il y a des règles générales, des lois de la nature, par rapport auxquelles l’homme doit se situer. S’il s’y conforme, ce sera le bien-être ; s’il les transgresse,le malheur s’abattra sur lui.

La norme de la rétribution, c’est l’acte juste, approprié, qui convient ; on pourrait résumer d’un mot : la justesse qui équivaut souvent à la justice, dans le domaine moral : La justice mène à la vie et le mal à la mort ; Des trésors iniques ne profiteront pas, mais la justice délivrera de la mort : ces deux versets présentent la générosité ou l’honnêteté comme l’acte juste, la norme de l’action bonne dans la société.

Cette rétribution est parfois notée de façon imagée : elle est le fruit de la bouche, des mains, de la conduite. Ou bien, le revenu des mains, ou le salaire, ou le du travail. Et à côté du verbe être rétribué, on trouve l’expression ne restera pas impuni, qui correspond à ne s’en tirera pas, ne sera pas quitte.

Dans le premier chapitre des Proverbes, c’est la Sagesse qui rétribue. Avec elle, c’est la vie, et loin d’elle la mort. La choisir ou la refuser, tout est là ; c’est automatique : richesses, longue vie et honneurs récompensent le sage.

Dans le contenu de la rétribution, on retrouve bien sûr la vie ou la mort. La vie pour celui dont les actes sont accordés aux normes de ce monde, la mort pour celui qui est en dissonance avec elles. Les précisions sont multiples : la vie se manifeste par la santé, les belles récoltes, l’argent, le succès, la sécurité, la paix avec les autres et le contentement de ses désirs, la possibilité d’avoir un avenir, une espérance, et la vie éternelle. La mort, c’est évidement le contraire.