Proverbes 3, 1-20

Dieu, toujours

Père Gaston Brillet

365 méditations sur la Bible, p. 44s

 

Le maître paternel, qui parle comme la Sagesse même, fait appel à l’attention et à la volonté de son filial disciple : Ecoute…, et garde… Et sans se soucier des problèmes, il promet à l’élève fidèle de longs et heureux jours.

Puis viennent les préceptes. Leur forme concrète est si vive qu’il faut renoncer à la remplacer par des termes de nomenclature : Fais-toi un collier de la bienveillance et de la fidélité ! Repose-toi sur Dieu ! Songe à Lui en toutes tes démarches ! Enfin le mot qui enferme tout : Crains Dieu !

Avec des préceptes complémentaires de discipline morale : Ne t’appuie pas sur toi-même, ne te figure pas sage…Un précepte de difficile interprétation a été retenu et utilisé par la tradition morale et cultuelle : Fais honneur au Seigneur de tes biens et des prémices de ton revenu. La difficulté vient justement de la double signification possible, morale et cultuelle : le bon emploi de la richesse par la bienfaisance, ou le droit du culte sur la richesse par la dîme.

Enfin la grave et belle leçon, que la Bible a maintes fois répétée et qui a forgé l’âme d’Israël pour les jours d’épreuves : Ne méprise pas, mon fils, la correction de Dieu… Cette fois, l’encouragement est digne du précepte : car Dieu reprend celui qu’Il chérit, comme un père son fils bien-aimé.

Cela n’efface pas le candide optimisme qui promet au fidèle la longueur et le bonheur des jours, la faveur et la réussite aux regards de Dieu et des hommes, les sentiers de la vie aplanis, l’émouvant rafraîchissement  des os, et, couronnant le tout d’opulence,  les greniers regorgeant de blé, et les cuves débordant de vin nouveau ; mais cela révèle un autre optimisme plus profond, grave, et celui-là à l’abri de la critique de Job, ou plutôt dans le sens de sa foi, l’optimisme des vrais croyants, des saints et des martyrs. 

Et c’est la révélation de ce petit discours paternel qu’il ne fallait pas laisser passer et qu’il ne faut jamais oublier ; cette révélation illumine le terre à terre des livres sapientiaux et toute l’histoire d’Israël : Dieu, toujours !

Ainsi étaient nos ancêtres. Cette pensée nous revient souvent, non à la mémoire seulement, mais au cœur. Il y a encore de ces hommes, et nous devons être tels : droits, forts, patients et bons, paisibles et heureux. 

Le moyen est là, dans cette page et dans notre âme : Songe à Lui, repose-toi sur Lui. Offre-Lui, accepte de Lui.