Apocalypse 21,1-12 ou 1 Pierre 2,1-17

La table de la Parole

Cardinal Walter Kasper

La joie des chrétiens, p. 146s

 

La source de la joie des chrétiens est Dieu, révélé en Jésus-Christ ; Jésus-Christ est présent de manière permanente dans sa parole et dans ses sacrements, spécialement dans la célébration de l’Eucharistie. C’est pour cette raison que Vatican II parle des deux tables dont nous pouvons nous nourrir dans la foi et qui nous fortifient : la table de la Parole de Dieu et celle du Corps du Christ.

La joie que l’on trouve dans la Parole de Dieu est un thème central dans l’Ancien Testament. L’homme pieux de l’Ancien Alliance est heureux et reconnaissant d’avoir la Parole de Dieu et la Loi. Heureux l’homme qui prend son plaisir dans la Loi du Seigneur et murmure sa Loi jour et nuit. Le long psaume 118 est particulièrement rempli de cette joie, on pourrait le résumer ainsi : la loi du Seigneur donne espérance et consolation, éclaire, donne confiance, joie et vie. Elle n’est pas un fardeau imposé à l’homme, mais une joie ; elle permet de s’orienter dans les ténèbres et le clair-obscur du monde, elle indique le chemin du bonheur. La joie de la sagesse est le chemin qui conduit à une vie sereine, réussie, remplie et heureuse. Jésus cite l’Ancien Testament : L’homme ne vit pas seulement de pain seul, mais de toute parole qui sort par la bouche de Dieu.

Dans le Nouveau Testament, la proclamation de l’Evangile, ou, comme il est dit aussi, la proclamation de la parole, rempli les hommes d’étonnement et de joie. Selon le quatrième évangile, Jésus est le Verbe de Dieu en personne. Ses paroles sont esprit et elles sont vie ; il a les paroles de la vie éternelle. Paul remercie ses auditeurs de ne pas avoir pris ses paroles pour des paroles humaines, mais pour la Parole de Dieu. Il parle de la parole de réconciliation et de la parole de vie. Ce n’est pas seulement une parole de ou sur Jésus-Christ, mais Jésus-Christ en personne. Après son Ascension, il est présent et agissant par son Esprit dans la parole de l’apôtre. C’est pourquoi Paul peut parler du cortège triomphal de l’Evangile.