Siracide 7, 22-36

Règles pour un comportement social juste

Gerhard von Rad

Israël et la Sagesse, p. 113s

 

Ce ne sont pas des recommandations, des avertissements ou des objurgations au sens formel, que l’on trouve dans les écrits de Sagesse de l’Ancien Testament. Selon les sentences des maîtres, l’homme est toujours et partout dans une relation de partenaire avec Dieu, relation généralement cachée, mais parfois exprimée. 

D’où viennent les jugements sévères contre les hommes qui méprisent leurs parents ? Sans doute de l’expérience qu’ils sont sous l’interdit que provoque leur mauvaise action, mais aussi de la connaissance du droit tel que Dieu le veut. Il en est de même du vif intérêt manifesté à l’égard des pauvres et qu’on rencontre fréquemment dans la sagesse. Il est parfois parlé du Créateur des pauvres. D’où vient le fait qu’on sait que Dieu sonde les cœurs ? Mais que les sages mettent en avant la bonne conduite et cherchent à éviter le mal, ce qui est caractéristique, c’est qu’ils s’adressent toujours à la réflexion de l’homme, à une meilleure manière de considérer les choses, pour l’interpeller par la voie de cette réflexion. Il s’agit de s’approprier le droit, ce qui est juste, par la compréhension. Il y a beaucoup de choses à apprendre et à comprendre, même dans le domaine moral !

Cette compréhension ne saute pas immédiatement aux yeux, elle peut être le fruit d’un long cheminement dans la connaissance. On doit être au courant de la Loi qui régit les rapports entre la conduite et la rémunération. On doit aiguiser ses sens pour saisir le langage qu’on peut concevoir dans les événements. 

Il n’y a donc pas de réponse claire à notre question concernant la manière dont le comportement humain doit se laisser déterminer, quand on étudie les sentences des sages. En tout cas, on ne parviendra pas à désigner une sentence, un poème ou un principe dans lequel on pourrait trouver un programme, une indication sur le fondement et le but de la conduite humaine.