Romains 6, 12-23

Jésus Christ nous rend notre liberté

Syméon le Nouveau Théologien

Catéchèses, Cinquième Catéchèse, Tome I, SC 96, p. 409s


Quant à ceux qui cherchent des excuses qu’ils n’aillent donc pas raconter que par la transgression d’Adam nous sommes entièrement sous l’action du péché et terrassés par lui ! Penser cela et le dire, c’est tenir l’avènement de notre Seigneur et Dieu pour inutile et sans fruit : c’est un discours d’hérétiques ou d’incroyants ! Car pourquoi est-il descendu, pourquoi a-t-il goûté la mort, sinon pour détruire complètement la condamnation, conséquence du péché, et délivrer notre race de l’esclavage et de l’action de notre adversaire ? Car la vraie liberté, c’est de n’être tyrannisé par personne. Nous du fait d’Adam pécheur, nous étions pécheurs ; à la suite du transgresseur nous étions transgresseurs ; parce qu’il s’était fait esclave du péché, nous étions devenus, nous aussi, esclaves du péché ; parce qu’il avait été voué au malheur, nous étions morts ; parce que, cédant au conseil du Mauvais, il s’était livré à son action, s’étant fait esclave et avait perdu sa liberté, nous, les descendants, nous étions sous l’action et sous le pouvoir d’une tyrannie écrasante. Mais Dieu est descendu, s’est incarné, est devenu un homme semblable à nous hormis le péché ; il a détruit le péché, il a sanctifié la conception et la naissance ; et peu à peu, en grandissant, il a béni tous les âges. Puis, une fois devenu homme, il a commencé à prêcher, nous apprenant ainsi à ne jamais devancer ni dépasser les anciens pour le jugement et la vertu, nous surtout qui sommes encore enfants pour la réflexion. Il a assumé ce que Dieu demandait aux hommes, gardant tous les commandements de Dieu, son Père. Il a détruit la transgression et libéré les transgresseurs de leur condamnation. Il s’est fait esclave, prenant la forme d’esclave, et nous a élevés de nouveau, nous les esclaves, à la dignité de maîtres, nous constituant maîtres de celui qui était naguère notre tyran. Les saints en sont témoins, eux qui, même après leur mort, le chasse tant il est faible lui et ses suppôts. Crucifié, il a entièrement détruit la malédiction d’Adam. Il est mort, et, par sa mort, il a détruit la mort. Il est ressuscité et a ainsi réduit à rien la puissance et l’action de l’ennemi, il a entièrement racheté notre race de l’action de l’ennemi ; par le saint baptême et la communion à ses mystères immaculés, à son corps et à son sang précieux, il nous purifie et nous vivifie, il nous rend saints et sans péchés, nous procurant à nouveau l’honneur de la liberté, totalement affranchis et rendus maîtres de nous-mêmes.