Hébreux 4,14 – 5,10

Jésus, Grand-Prêtre

Père Renaud Silly

Dictionnaire Jésus, p. 432s

         

          Jésus tient de sa mère seule son origine humaine ; par elle, il appartient à la tribu sacerdotale de Lévi. En revanche, selon sa filiation juridique, plus importante du point de vue de la reconnaissance sociale, et d’ailleurs seule connue en dehors de la sainte Famille, il appartient à la tribu royale de Juda. Aussi faut-il un raisonnement scripturaire sophistiqué à l’auteur de la lettre aux Hébreux, s’adressant sans douter à des prêtres persécutés parce que croyants en Jésus, pour établir son point capital : Jésus est le Grand-Prêtre transcendant qui assure l’expiation définitive. Pour la lettre aux Hébreux, Jésus est non seulement le grand-prêtre qui offre, mais le sacrifice expiatoire lui-même ; Jésus est expressément désigné comme prêtre dans la littérature judéo-chrétienne.

          Jésus prétend à une autorité extraordinaire enseignant comme un prêtre ; il prêche le Royaume de Dieu dans le langage du Temple ; il fait usage du nom divin pour guérir et exorciser ce qui était réservé aux prêtres dans des conditions déterminées ; il se manifeste comme supérieur au Temple.

          Jésus se donne des titres à nuances sacerdotales, tel Fils de l’homme, Saint de Dieu, Aaron, le grand-prêtre étant le seul qui soit appelé ainsi.

          Jésus agit comme un prêtre, il contamine la pureté/sainteté particulièrement par ses vêtements ; il vient non pour être servi, mais pour servir et se donner en rançon, tout comme la tribu de Lévi est donnée au sanctuaire en rançon pour les autres ; il pardonne les péchés comme Aaron et Hénoch qui portent et enlèvent le péché du peuple ou de l’humanité ; il travaille le jour du sabbat comme les prêtres ; il reçoit une autorité universelle : Tout pouvoir m’a été donné d’en-haut, le grand-prêtre représentant Israël à qui le pouvoir sur les nations est donné ; il reviendra avec gloire comme le grand-prêtre pour Yom Kippour dont il porte des ornements caractéristiques.

          Jésus assume bien des traits du sacerdoce d’Aaron au cours de son ministère. Une fois sa mort comprise comme le sacrifice de propitiation ultime agréé par Dieu, les diverses ressemblances s’éclairèrent d’un  jour nouveau et contribuèrent à la caractéristique de Jésus comme grand-prêtre éternel selon l’ordre de Melchisédeq.