Hébreux 4, 1-13

« Entrer dans son repos »

Père Christophe de Dreuille

Bible Chrétienne, tome IV*, p. 533ss

         

          Il y a deux terres promises : la Terre Sainte, où la génération du désert n’est pas entrée, l’autre, la vraie Terre promise, transcendante, le repos définitif. La promesse de Dieu porte sur les deux : le signe (la Terre Sainte) et le signifié (le Royaume des Cieux). La première appartient au passé, la seconde est toujours accessible.

          Pour les Hébreux de l’Exode, le repos surviendrait à la cessation de l’errance, lors de l’installation définitive dans la terre promise à Abraham et à ses descendants. Au-delà, la promesse de Dieu vise un repos plus parfait, définitif, celui de Dieu lui-même.

          La première promesse a été inutile à la génération au cœur dur, car celle-ci n’y a pas cru ; elle fut donc vaine. Les Hébreux ont eux-mêmes fermé l’accès à la Terre promise. Les chrétiens ont reçu une Bonne Nouvelle ; ils ne doivent pas suivre l’exemple des pères et mettre en échec la promesse de Dieu.

          L’auteur reste optimiste : les chrétiens entreront dans le repos, car ils ont cru. Le jour de leur baptême, ils ont fait un acte de foi, et cette foi est toujours vivante en eux. Le chemin de la Terre Promise leur est donc ouvert. Les œuvres de Dieu et l’action de Dieu sont manifestent à tous depuis le commencement : le Seigneur nous a donné des oreilles et un cœur capables, à partir des biens visibles, de reconnaître Celui qui est. Dieu ne change pas son dessein de salut ; l’exclusion des Israélites incrédules n’a donc rien changé : les hommes restent appelés au repos de Dieu, à celui dont il est question dans le récit de la création, le repos du septième jour.

          La malédiction a porté sur une catégorie d’incroyants, la génération du désert. La route reste ouverte pour les autres générations, de même pour les fils de ceux qui sont entrés dans la Terre promise sous la conduite de Josué pour y trouver un repos précaire, sans cesse menacé. L’autre Terre est au-delà : Dieu accueille dans son propre repos le genre humain ; La Terre sainte, c’est lui, c’est là qu’il appelle les hommes à entrer.