1 Jean 3, 19-24

« Notre Dieu est un feu consumant »

Matta-el-Maskîne

Prière, Esprit-Saint et Unité chrétienne, p. 85s

 

           Le vent, dans la Bible, est souvent accompagné de feu. A la Pentecôte, les langues de feu qui accompagnèrent le violent coup de vent ne sont pas sans importance théologique. Le feu exprime avec beaucoup de vigueur certains aspects de la nature de Dieu. Nous lisons dans la lettre aux Hébreux (12,29) que Notre Dieu est un feu consumant ; et dans le feu du buisson ardent nous trouvons une manifestation directe de la présence de Dieu. La tradition nous apprend que ce feu rendait compte réellement des propriétés de la nature divine.

          Le feu de la Pentecôte était le Feu de Dieu ; il a illuminé de vérité la pensée de l’Eglise et a embrasé le cœur de l’homme nouveau, d’amour divin, de zèle et de dévouement. Le jour de la Pentecôte, la nature humaine de l’Eglise est devenue participante de la nature ignée de Dieu, et de cette nature est né l’homme nouveau. L’Eglise a reçu le Feu de Dieu le jour de la Pentecôte. Ce Feu l’a rendue féconde et sainte, et son effet se perpétue jusqu’à maintenant en tous ceux qui naissent de l’Eglise. Nous n’avons pas besoin de nouvelles langues de feu, comme au jour de la Pentecôte, car nous ne sommes pas la mère, mais les enfants : nous ne sommes pas la nature qui engendre, mais la nature engendrée. L’Eglise est la Mère dont la nature est d’engendrer. L’Eglise est une Mère spirituelle que le Christ a créée, qu’il a manifestée au monde par son incarnation, et qu’il a rendue féconde par l’Esprit-Saint le jour de la Pentecôte ; elle enfante maintenant des enfants sanctifiés, tirés de sa propre nature sainte, fécondée par le Feu de Dieu. Le feu de la Pentecôte est un aspect de la puissance divine, c’est une force surnaturelle qui vient de Dieu pour sanctifier l’homme. La sanctification consiste en la participation à la nature de Dieu ; elle est un acte de feu, elle est du ressort de l’Esprit-Saint. Le jour de la Pentecôte, l’Esprit sanctifia la nature humaine en tant qu’Eglise, pour que l’homme nouveau selon Jésus-Christ, y prenne forme et naisse.

          Nous naissons donc d’une Eglise sanctifiée dans le Feu de Dieu. N’est-ce pas cela qui avait été promis ? Lui vous baptisera dans l’Esprit et le Feu. L’Eglise a été baptisée dans l’Esprit-Saint et le Feu ; quant à nous, nous naissons de son baptême d’eau et d’Esprit.