1 Jean 3, 11-17

« …un bruit tel que celui d’un violent coup de vent »

Matta-el-Maskîne

Prière, Esprit-Saint et Unité chrétienne, p. 81s

 

           De l’entretien de Jésus avec Nicodème, il ressort que l’action de l’Esprit Saint est comparable à celle du vent en ce qui concerne la nouvelle naissance par l’eau et par l’Esprit : Le vent souffle où il veut, tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit. Bien des théophanies divines dans l’Ancien Testament sont accompagnées d’un violent coup de vent ; ainsi le Seigneur répondit à Job du sein de la tempête, le psaume 50 souhaite la venue de Dieu autour d’une bourrasque violente, Elie est mis en présence de Dieu après avoir subi un vent violent, pour ne s’en tenir qu’à ces théophanies là.

          S’il est de la nature du vent de souffler, cette action est souvent attribuée à l’Esprit. Nous pouvons ainsi nous donner une idée sur le sens théologique du coup de vent qui accompagna l’Esprit Saint au moment de son effusion le jour de la Pentecôte. Signe de la présence de Dieu, il manifeste la divinité de l’Esprit Saint, surtout du fait que l’Ecriture dit : Tout à coup, vint, du ciel, un bruit tel que celui d’un violent coup de vent.

          C’est donc un vent céleste préexistant. Nous lisons plus loin qu’il remplit toute la maison, puis tous ceux qui s’y trouvent. C’est donc un esprit qui remplit le temps, l’espace et l’être. Seul Dieu peut remplir le temps, l’espace et l’être. Ainsi, dans ce vent céleste présent dans l’espace et remplissant le monde entier, nous voyons une théophanie divine, mais d’un genre nouveau ; car, si dans l’Ancien Testament nous trouvons quelques cas individuels de descente de l’Esprit, ce n’est toutefois qu’une effusion provisoire et limitée. Elle ne peut alors agir sur la nature humaine d’une façon collective et génératrice, comme ce fut le cas le jour de la Pentecôte : les apôtres communiquaient la grâce qu’ils avaient reçue à tous ceux qu’ils baptisaient et à ceux auxquels ils imposaient les mains.

          Le jour de la Pentecôte, l’Esprit a pu pénétrer les apôtres et les remplir, comme le vent remplit l’espace, car la barrière du péché, qui séparait auparavant la nature humaine de l’action de l’Esprit, venait d’être détruite par le Christ, à tout jamais.