1 Jean 3, 1-10

Le sens de la Pentecôte

Matta-el-Maskîne

Prière, Esprit-Saint et Unité chrétienne, p. 77s

 

           L’Eglise aime célébrer solennellement la Pentecôte, puisque c’est sa propre fête. En effet, ce jour-là, l’assemblée des disciples, mise en présence de l’Esprit Saint, reçut de lui une sanctification permanente : ainsi sanctifiée, cette assemblée devint la sainte Eglise que l’Esprit Saint n’a plus quittée depuis ce jour jusqu’à présent.

            Il est donc naturel que l’Eglise aime célébrer solennellement cette fête, puisqu’elle sa propre fête. En cette commémoraison de son propre anniversaire, l’Eglise n’oublie pas de s’unir, par la prière, à l’Eglise triomphante, sa sœur, qui est au ciel : elle élève d’incessantes prières.

            Le cinquantième jour après la mort et la résurrection du Seigneur, la nature humaine reçut visiblement une nouvelle force spirituelle : l’Esprit Saint descendit ouvertement sur les disciples, avec un grand bruit et une force envahissante. Pénétrant et remplissant la nature humaine, il la régénéra, la renforça et releva son niveau spirituel par une puissance miraculeuse et surnaturelle qui étonna tous ceux qui furent témoins de ce jour grand et éternel.

            Le jour de la Pentecôte, il y eut dans la nature de l’homme un nouvel acte créateur dont les effets se montrèrent dans le comportement, les capacités, la langue, la mentalité et la science des disciples, ce qui déconcerta les princes et les gouverneurs. Cependant, ce changement brusque et décisif ne se limitait pas aux disciples : le plus merveilleux, c’est qu’il se transmettait à toute personne qui croyait, se faisait baptiser, et recevait l’imposition des mains. Il était évident que l’effusion de l’Esprit-Saint sur les disciples complétait l’œuvre de la première création. Aussi, le jour de la Pentecôte est-il étroitement lié au sixième jour du livre de la Genèse, jour de la création de l’homme.

            Sous cet angle, la Pentecôte est donc une nouvelle naissance pour les disciples, dans une nouvelle nature créée par le Christ en sa propre chair, par sa mort, sa résurrection et l’action de l’Esprit-Saint. Ce nouvel acte créateur n’eut pas lieu de façon individuelle, comme pour la première création d’Adam, mais il eut pour objet les disciples réunis tous ensemble avec quelques femmes, dont Marie, Mère de Jésus dans le recueillement et la prière. La nature humaine a donc reçu sa nouvelle création spirituelle sous forme d’Eglise. La naissance de l’homme nouveau est sous-jacente à la naissance de l’Eglise. C’est de l’Eglise que nous recevons la nature de l’homme nouveau. Nul ne peut naître de l’eau et de l’Esprit et devenir une création nouvelle dans le Christ Jésus en dehors de l’Eglise.