sur Actes des Apôtres 17, 19-34
Le discours de l’Aréopage
Père Divo Barsotti
Les Actes des Apôtres, p. 375s

Le discours à l’Aréopage est l’apologie de saint Paul qui veut justifier le message du salut, et obtenir qu’on le reconnaisse : en cette circonstance, ce n’est pas le judaïsme, mais l’hellénisme qui doit recevoir du christianisme son achèvement, son accomplissement. Ce que la philosophie grecque stoïcienne cherche à tâtons, Paul l’enseigne avec autorité. Le christianisme n’est plus seulement la réalisation des promesses antiques et des prophéties de l’Ancien Testament, il est l’accomplissement de toute la culture antique, de la pensée des Grecs qui ont cherché Dieu et l’ont vénéré sans le connaître. De là vient l’importance de la parole de l’apôtre.

Il y avait eu d’abord la rencontre hostile du christianisme avec le judaïsme, parce que le christianisme se présentait comme l’achèvement du judaïsme ; à présent, c’est la rencontre hostile du christianisme avec la pensée grecque : beaucoup refusent le message, beaucoup se mettent à rire quand Paul annonce la résurrection, chose absurde pour la culture grecque. Et cependant, à la fin, un homme s’incline et adhère : par l’un de ses représentants officiels, l’hellénisme entre dans le christianisme.

Cet événement est d’une grandeur impressionnante. Certains exégètes semblent n’avoir pas compris quand ils voient dans cette circonstance un insuccès de la mission de Paul. Mais s’il s’était agi d’un échec, Luc aurait-il écrit ce discours avec tant de soins ?

Cette rencontre fut un insuccès devant la multitude, mais un succès réel au regard d’un représentant officiel de la culture grecque : un de l’Aéropage, donc un membre de la suprême magistrature, l’un des juges de la cité, reconnut la prédication de Paul comme l’enseignement qui venait combler le vide de sa culture et réaliser les aspirations de l’âme classique