Sur Actes des Apôtres 11, 19-30
La fondation d’Antioche

Saint Jean Chrysostome
Œuvres complètes, tome 15, sermon 25, p. 87s

Ce n’est pas un léger mobile que la persécution pour les progrès de la Parole sainte ! Ayant à cœur de fonder l’Eglise, les docteurs n’avaient rien de mieux à faire que de se disperser : leur prédication s’étend jusqu’en Phénicie, en Chypre, à Antioche. Plusieurs d’entre eux, hommes de Chypre et de Cyrène, entrés dans Antioche, parlaient aux Grecs de cette ville, leur faisant connaître le Seigneur Jésus. La main du Seigneur était avec eux et beaucoup se convertirent à Jésus Christ.
Le bruit de cet évènement parvint aux oreilles de l’Eglise qui était à Jérusalem : Barnabé reçut mission de se rendre à Antioche. C’était un homme bon, plein de l’Esprit Saint et de foi. Comme une grande foule se convertit au Seigneur, Barnabé alla chercher Saul à Tarse, et le conduisit à Antioche. Oui, c’était un homme excellent, d’une simplicité parfaite, et de plus un ami intime de Saul. C’est pour cela qu’il vint à l’athlète, au général, au combattant unique, au lion. Les expressions me manquent, tout ce que je pourrais dire resterait au-dessous du mérite de Paul. Il vient à ce chien incomparable, à cet intrépide chasseur, à ce puissant taureau, à cette lampe qui rayonnera sur monde, à cette bouche qui parlera au genre humain tout entier. Si les disciples reçurent dans cette ville d’Antioche le nom de chrétiens, c’est vraiment parce que Paul y fit un long séjour : Barnabé et Paul demeurèrent toute une année dans cette église, ils enseignèrent une grande multitude, de telle sorte que ce fut à Antioche qu’on nomma pour la première fois les disciples chrétiens. Ce n’est pas une médiocre gloire pour cette ville ! Elle peut opposer à toutes les autres ce bonheur qu’elle eut avant toutes d’entendre les accents de cette grande voix, et d’être comme le second berceau du christianisme. Comprenez-vous à quel comble d’honneur et d’illustration fut élevée cette ville ? Et c’est là l’œuvre de Paul. Où les trois mille, les cinq mille, une foule immense avait cru, rien de pareil ne s’était accompli ; on les appelait là les partisans de cette nouvelle croyance ; ici on les nomme chrétiens.