Le premier mandement épiscopal

Père Amédée Brunot
Saints et saintes de l’Evangile, p. 127s

Des personnages du Nouveau Testament, on trouve plusieurs du nom de Jacques, et il est difficile de s’y retrouver. Certains hésitent à identifier Jacques le Mineur avec celui dont il est question sous l’appellation Jacques le frère du Seigneur. Restons dans l’identification traditionnelle. Mystérieuse et attirante physionomie que celle de l’apôtre Jacques, dit le Mineur, « Patriarche de l’Eglise de Jérusalem. Son titre, frère de Jésus, le distingue des autres personnages évangéliques qui portent le même nom. Comme Pierre, Jacques fut favorisé d’une apparition spéciale du Seigneur. A peine délivré de sa prison, Pierre tiendra à en informer d’abord Jacques : Faites-le savoir à Jacques, dit-il. Lors de sa première visite de converti à Jérusalem, Paul ne verra que Pierre et Jacques ; quatorze ans plus tard, Paul remontera à Jérusalem pour s’entretenir avec les trois colonnes de l’Eglise : Jacques, Pierre et Jean ; en disant cela, Paul respecte la hiérarchie locale : Jacques dans la communauté de Jérusalem est premier. En effet, quand les apôtres quittèrent Jérusalem, Jacques y resta et devint le chef vénéré de la communauté de Jérusalem. Lors de l’assemblée de Jérusalem, l’intervention de Jacques fut mesurée et sa solution rallia tout le monde.
Parmi les écrits du Nouveau Testament, la lettre de Jacques est, si l’on peut s’exprimer ainsi, le premier mandement épiscopal ! C’est un écho de la prédication populaire juive, à destination des gens du peuple, pénétrée d’un souffle chrétien : tout en conseils et maximes, exemples à l’appui, d’ordre religieux et moral sur les thèmes de l’épreuve, de la vraie piété, de la pauvreté et des richesses, de la foi et des œuvres, de l’usage de la langue, de la sagesse, de l’entente fraternelle, cette prédication est étonnamment proche de celle du Seigneur : la lettre de Jacques est un des joyaux de la littérature biblique des pauvres.
La légende s’est emparée de son martyr et de son tombeau : précipité par ses ennemis du sommet de l’angle sud-est du rempart du Temple, il fut lapidé dans le Cédron : sa mémoire est toujours vénérée dans la grotte funéraire appelée couramment de nos jours « tombeau de saint Jacques ».