Sur 2 Pierre 2, 1-8
La Parole de Dieu en butte aux faux prophètes

Père Otto Knoch
La deuxième épitre de Pierre, p. 52s

En face des véritables prophètes, porte-parole de Dieu, saint Pierre nous présente maintenant les faux prophètes ; en style prophétique, il annonce, pour le temps qui suivra sa mort, l’apparition de faux docteurs. Il avertit les chrétiens d’avoir à s’armer contre les docteurs d’erreurs dans l’Eglise, et de se tenir ferme à la doctrine traditionnelle de foi. Dans le style d’un réquisitoire, il se tourne directement, avec de graves accusations et des menaces, contre ces faux docteurs eux-mêmes. Le ton passionné de ses développements, la manière pénétrante dont il caractérise ces faux docteurs, montre que des hérétiques sont déjà à l’œuvre.
Ces huit premiers versets, ceux qui nous venons d’entendre, constitue une sorte de titre-résumé de ce chapitre sur les faux prophètes. En prenant comme exemple les faux prophètes de l’Ancienne Alliance, Pierre montre que l’apparition de faux prophètes ne doit pas effrayer les chrétiens. Leur activité fait partie de la réalité du monde déchu. Jusqu’à la fin du monde, la Parole de Dieu suscitera des contradictions et sera mise en contestation. Et cela, non seulement hors du peuple de Dieu, mais jusque dans ses rangs. Seul celui qui reste attaché au peuple de Dieu et à la Parole de Dieu, reçue de la tradition, peut se défendre de l’erreur et de la chute.
Ces docteurs d’erreur s’avancent avec la prétention d’être seuls à connaître la volonté de Dieu et à l’enseigner correctement. Sous le couvert de pieuses paroles, ils veulent fourvoyer l’Eglise secrètement, insensiblement, et la conduire à la perte de la foi. Tout en recrutant des adeptes parmi les fidèles, en formant ainsi un parti dans l’Eglise, une hérésie, ils détruisent l’unité de l’Eglise.
Mais contre l’opinion des faux docteurs qui, ouvertement, raillent aussi la prédication de l’Eglise sur le jugement, saint Pierre affirme que la perdition répandue sur ces docteurs retombe sur eux. La condamnation de Dieu est déjà tombée sur eux, elle est à l’œuvre. Son action de jugement dans l’Ancien Testament, l’indique nettement. Le jugement final est proche : son imminence est soulignée. En même temps, l’auteur escompte une condamnation spéciale de Dieu pour les faux docteurs : on ne se moque pas impunément de Dieu. L’histoire elle-même, l’action de Dieu qui juge et qui sauve dans l’histoire de son peuple, prouve d’après l’Ancien Testament, quels étaient ceux qui parlaient au nom de Dieu, ceux dont les dires étaient parole divine.