Sur 2 Maccabées 12, 32-45
La communion entre vivants et morts

Père Divo Barsotti
Le second livre des Maccabées, p. 162s

C’est sur le second Livre des Maccabées que se fonde cette vérité : nous avons la certitude que nous pouvons secourir l’âme de nos défunts.
Les soldats morts au combat, pour lesquels Judas envoie au Temple deux mille drachmes d’argent, avaient été trouvés porteurs d’objets idolâtriques ; c’était un péché de les avoir gardés. Mais le péché de ces guerriers ne pouvait effacer le fait qu’ils étaient morts en combattant pour le salut de la nation et pour la fidélité à l’Alliance. Judas veut qu’un sacrifice soit offert pour eux dans le Temple, afin que leur péché soit pardonné et qu’ils se trouvent présents, aux aussi, le jour de la résurrection des justes.
Comme l’écrit l’auteur inspiré, la piété des Maccabées est en même temps une profession de foi dans le pouvoir d’intercession que possède la prière pour les morts. La prière passe au-delà des barrières de la mort ; elle ne nous unit pas uniquement à Dieu, mais elle nous fait vivre une communion réelle avec tous ceux qui sont en Dieu, morts ou vivants.
Le second Livre des Maccabées parle de cette communion directement : il nous enseigne que nous, vivants, nous pouvons prier pour les morts. Et comment pourrait-on prier pour les morts s’il n’existait pas un état intermédiaire entre le ciel et l’enfer ? Si, au sortir de cette vie, il n’y avait pour les morts pas d’autre voie que d’être immédiatement reçus dans la gloire ou de se précipiter en enfer, quel sens pourrait avoir la prière pour le péché ? Judas envoie son offrande au Tempe pour que soit célébré un sacrifice qui obtiendra aux soldats morts la rémission de leur péché, en vue de la résurrection future. Donc, les vivants peuvent intervenir pour obtenir aux morts le repos et la vie bienheureuse.
Le second Livre des Maccabées nous enseigne que « la communion des saints » n’est pas interrompue par la mort. L’appartenance au peuple saint, malgré le péché, et le fait d’avoir vécu et lutté pour le Loi divine, unit les morts aux vivants. La mort ne brise pas la communion entre ceux qui appartienne au peuple élu de Dieu. Non seulement les vivants peuvent vivre une communion avec les morts, mais les morts, eux aussi, vivent une communion avec les vivants. L’auteur inspiré le déclarera solennellement dans les dernières pages de son Livre, quand il verra Onias priant pour la nation. La mort n’a pas le pouvoir de séparer ceux qui vivent en Dieu ; et cette communion, la mort ne l’interrompt pas.