sur 1 Corinthiens 1,18-2,5
Accueillons joyeusement ce qui doit arriver

Saint André
Actes de saint André, Ecrits apocryphes chrétiens, La Pléiade, p. 911s

Dans la maison, la foule des frères avait grandi ; André prit alors la parole : « Quant à moi, frères, j’ai été envoyé par le Seigneur dans les régions dont mon Seigneur m’a jugé digne, non pour enseigner qui que ce soit, mais pour vous inciter à vous hâter vers ce qui demeure et à bannir tout ce qui est inconstant. Vous voyez, en effet, que parmi vous il y a bien des personnes inconstantes. Cela arrive à cause de l’âme qui s’est fourvoyée et qui détient les gages de l’égarement. Je tiens pour bienheureux ceux qui sont devenus auditeurs dociles des paroles prêchées et qui, à travers elles, voient comme en un miroir les mystères relatifs à la nature propre, à cause de laquelle tout a été édifié.
Je vous l’ordonne donc, édifiez-vous solidement sur le fondement qui a été posé pour vous, car il est inébranlable et à l’abri des attaques de tous ceux qui font le mal. Enracinez-vous dans ce fondement. Affermissez-vous, en vous souvenant de ce qui s’est produit tandis que je vivais avec vous. Vous avez vu s’accomplir des œuvres auxquelles vous, vous ne pouvez refuser votre foi, vous avez vu s’accomplir des signes tels que sans doute la nature muette les criera. Je vous ai transmis des paroles que je vous prie d’accueillir comme ces paroles elles-mêmes l’exigent. Affermissez-vous donc, frères bien-aimés, sur tout ce que vous avez vu, ce que vous avez entendu, ce à quoi vous avez eu part ; et le Dieu en qui vous avez cru aura pitié de vous et vous placera devant lui comme des gens qu’il agrée et qui ont trouvé le repos pour toute éternité.
Quant à ce qui va m’arriver, que cela ne vous trouble pas, comme si c’était un prodige étrange que le serviteur de Dieu, à qui Dieu lui-même a beaucoup accordé en actes et en paroles, soit chassé avec violence de cette vie passagère par un homme mauvais. Car ce n’est pas seulement à moi qu’une telle chose arrivera, mais à tous ceux qui ont aimé Jésus, ont cru en Lui, et Le confessent.
Frères, restons éveillés, parvenons à nous affranchir du mauvais, sans nous inquiéter, sans être agités. Soyons tous soulevés par la parole divine tout entière, accueillons joyeusement la fin tandis que nous prenons notre envol vers ce qui est nôtre ».