sur Michée 4, 1-7
La quête du Christ
Saint Ambroise de Milan
Traité sur la virginité, 12,68 – 13,78

Tu fais partie du peuple saint, et certainement tu fais partie des vierges, puisque tu éclaires la grâce de ton corps par la splendeur de ton âme : c’est ainsi que tu ressembles le plus à l’Eglise. Donc, établis dans ta chambre pendant la nuit, médite sans relâche sur le Christ et espère à tous moments sa venue.
Telle que le Christ t’a désirée, c’est ainsi que le Christ t’a choisie. Aussi entre-t-il chez toi sans obstacle, et il ne peut y manquer, lui qui a promis qu’il entrerait. Embrasse donc celui qui tu as cherché, approche-toi de lui et tu recevras sa lumière ; retiens-le, demande-lui de ne pas s’en aller si vite, supplie-le de ne pas s’éloigner. En effet, la Parole de Dieu court rapidement : elle ne se laisse pas saisir par la nonchalance, ni retenir par la paresse. Que ton âme, à son appel, aille à sa rencontre, et qu’elle persévère sur le chemin tracé par sa parole céleste, car celle-ci passe rapidement.
Que dit-elle donc l’épouse du Cantique ? Je l’ai cherché, mais je ne l’ai pas trouvé ; je l’ai appelé, mais il ne m’a pas écouté. Ne crois pas que tu déplaises parce qu’il est parti si vite, toi qui as appelé, toi qui as demandé, toi qui as ouvert : il permet que nous soyons souvent éprouvés. Et que dit-il dans l’Evangile aux foules qui lui demandent de ne pas les quitter ? Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle de la Parole de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé. Mais même s’il te semble qu’il s’éloigne de toi, sors et cherche encore.
Et qui d’autre que la sainte Eglise peut t’enseigner comment retenir le Christ ? Mais elle te l’a déjà enseigné, si tu comprends ce que tu lis : A peine avais-je dépassé les gardes, j’ai trouvé celui que mon cœur aime ; je l’ai saisi et ne le lâcherai plus.
Qu’est-ce donc qui retient le Christ ? Ce ne sont ni les chaînes de l’injustice, ni les cordes matérielles ; il est attaché par les liens de l’amour, par des brides spirituelles, par l’affection de l’âme. Si tu veux, toi aussi, retenir le Christ, recherche-le sans craindre la douleur, car c’est souvent dans les supplices, entre les mains des persécuteurs, qu’on le trouve le mieux. Celle qui cherche ainsi le Christ, celle qui l’implore ainsi, n’est pas abandonné par lui ; bien plus, il vient souvent la visiter, car Il est avec nous jusqu’à la fin du monde.