Sur Isaïe 11, 10-16
Un signe pour les peuples

Bienheureux Pierre le Vénérable
Sermon sur la louange du Saint Sépulcre

Ecoutez, tous les peuples ; écoutez, nations répandues sur la surface de la terre ; prêtez l’oreille, tribus et races diverses, vous tous qui vous croyiez abandonnés et vous pensiez jusqu’à présent méprisables ; prêtez l’oreille et réjouissez-vous : votre Créateur ne vous a pas oubliés. Il n’a pas voulu laisser plus longtemps sa colère retenir ses miséricordes ; maintenant il veut sauver dans sa bonté, non seulement le petit nombre des Juifs, mais encore votre multitude innombrable. Ecoutez le saint prophète, le plus grand des prophètes, qui, des siècles à l’avance, a tourné vers vous son regard prophétique. Voyez l’Esprit de Dieu qui souffle où il veut lui inspirer, bien des temps auparavant, de vous prédire votre salut que le Sauveur va accomplir : En ce jour-là, la racine de Jessé sera dressée comme un signe pour les peuples.
Il dit : la racine de Jessé. Or, avant que cette prophétie ne fût énoncée, il y avait eu David, Salomon, Roboam, Abia et tous les autres. Et après cette prophétie, il y eut Josias, Joaquim, Zorobabel, Salathiel et plusieurs autres jusqu’au Christ. Cependant aucun d’entre eux ne se présenta comme un signe pour les nations, avant que ne vienne le rejeton de cette même racine de Jessé, celui qui fut élevé comme un signe pour tous les peuples.
Comme l’a attesté Jésus lui-même, il est celui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau, pour qu’il soit un signe. Mais un signe pour quoi ? Pour qu’exalté en haut de l’étendard de la croix, tel un serpent de bronze élevé au milieu du camp, il tournât vers lui les regards, non seulement du peuple juif, mais de l’univers entier, et qu’il attirât à lui, par sa mort sur la croix, le cœur de tous les hommes.il leur apprendrait ainsi à mettre en lui toute leur espérance : en guérissant toutes leurs faiblesses, en pardonnant tous leurs péchés, en ouvrant à tous le Royaume des cieux fermé depuis si longtemps, il leur montrerait qu’il est bien Celui qui devait être envoyé, comme l’avait montré le grand patriarche Jacob, Celui qu’attendaient les nations. Ce signe, il le dressa lui-même pour les peuples afin de réunir les exilés d’Israël et de rassembler des autre vents les dispersé de Juda.