sur Deutéronome 5, 1-22
Tu n’auras pas d’autres dieux que moi
Tertullien
Le Scorpiace, chapitre 2, n° 3

Je veux faire jaillir la volonté de Dieu des passages où je reconnais sa propre voix : Je suis Dieu, ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte. Tu n’auras pas d’autres dieux que moi. C’est moi le Seigneur ton Dieu. Ecoute, Israël, le Seigneur ton Dieu est unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toutes tes forces et de toute ton âme. Prends garde d’oublier le Seigneur ton Dieu : tu le craindras, tu le serviras, à lui seul tu t’attacheras.
Voilà donc les premières lois que Dieu a données pour son peuple par la bouche de Moïse. Elles concernent aussi tous ceux que le Seigneur Dieu d’Israël a fait sortir de l’Egypte de ce monde adonné aux idoles, de cette maison où les hommes sont réduits en esclavage. Dans la suite, les prophètes n’ont qu’une voix pour faire résonner les paroles du même Dieu qui confirme sa première loi en répétant les mêmes préceptes. Pas d’injonction plus fondamentale que de se garder de la fabrication des idoles. David, par exemple, s’écrie dans le psaume : Les idoles des nations ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas, des narines et ne sentent, une bouche et ne parlent point. Qu’ils deviennent comme elles ceux qui les font et mettent foi en elles !
Il est clair que, dès l’origine, l’idolâtrie fut interdite pat d’innombrables préceptes ; et, comme le montrent aussi des exemples répétés, elle ne resta jamais impunie. Devant Dieu, il n’est pas de plus grande faute d’orgueil que la transgression de cette loi. Et interdire l’idolâtrie, c’est ouvrir la porte à la confession du nom divin.
Oui, voici la profession de foi que Dieu me demande : je n’appellerai Dieu nul autre que Lui. De bouche ou d’action, je ne me fabriquerai aucun autre Dieu ; je n’adorerai, je ne vénérerai jamais un autre dieu que Lui, le Dieu unique qui me donne ce commandement. Je Le craindrais de peur qu’Il ne m’abandonne, je L’aimerai de tout mon être, jusqu’à donner ma vie pour Lui. Je me suis engagé par serment à Le servir, et voilà que mes ennemis me provoquent ! Ne pas les combattre, c’est leur devenir semblable. Non, je défendrai ma foi en luttant sur le champ de bataille. Blessure, coup, mort, que m’importe ! L’opposé de l’idolâtrie, son antagonisme, c’est le martyre !