Job 4, 1-21

Le discours d’Eliphaz

Commentaires bibliques

Le livre de Job, p. 14

       Parmi les trois compagnons qui sont venus rendre visite à Job, le plus considéré de tous, Eliphaz de Théman, prend le premier la parole. Il veut répondre à la plainte de Job. Malheureusement, au lieu d’entrer dans sa douleur, il a la prétention d’expliquer l’épreuve qui frappe son ami et de porter sur lui un jugement. Son discours est froid, le ton reste protecteur. Eliphaz domine Job de toute la hauteur de sa longue expérience et de sa santé.

       Des versets 2 à 11, c’est avec ménagement qu’Eliphaz rappelle à Job sa piété et l’exhorte au courage. Job lui-même, qui relevait autrefois des malheureux par ses consolations, devrait être aujourd’hui soutenu par sa piété ! Les vérités que Job entend sont bien faites, du reste, pour le faire rentrer en lui-même et le fortifier : les jugements de Dieu tombent sur les méchants, non sur les justes ; si l’homme souffre, c’est en somme parce qu’il est pécheur ! Il faut donc, dans nos douleurs, chercher notre force auprès de Dieu dont la puissance et les œuvres sont magnifiques. Les afflictions, d’ailleurs, sont un véritable bienfait pour ceux qui savent les mettre à profit.

       A l’appui de toutes ces vérités qu’il énonce, Eliphaz affirme que c’est dans une vision qu’il a compris que tout homme est pécheur et, par conséquent, sujet à la souffrance. C’est donc une folie de murmurer ! Cette révélation directe rappelle celle des patriarches ; elle est bien faite pour impressionner Job. L’apôtre Jacques la reprendra plus tard dans sa lettre.

       Comme quoi, la seule vérité ne suffit pas à fortifier celui qui souffre. Il manque à ce discours une chaleur de sympathie, ce qui ne rend guère convaincant Eliphaz !