1 Samuel 21, 1-10

Confiance inébranlable de David au milieu des épreuvesPaul VI

Saint Jean Chrysostome

A ceux qui se scandalisent dans les épreuves, OC 6, p.

        Celui qui persévèrera jusqu’à la fin sera sauvé, affirme le Seigneur. Dans l’Ancien Testament, comme on ne connaissait pas encore la doctrine de la résurrection, la récompense trouvait place à côté de l’épreuve dès la vie présente. Aussi les anciens étaient-ils vraiment dignes d’admiration si, ne jouissant point parfois de cette récompense et n’ayant pas encore pleinement conscience de la résurrection future, ils ne se scandalisaient pas, ni ne se laissaient effrayer ou troubler par des événements apparemment opposés aux promesses divines ; mais ils acquiesçaient à l’incompréhensible Providence de Dieu, sans se laisser ébranler par les adversités. Les yeux fixés sur la sagesse inventive et ingénieuse de Dieu, ils attendaient la fin ; ou mieux, dès avant la fin, c’est dans l’action de grâce qu’ils supportaient tout ce qui se faisait contre eux, ne cessant de glorifier le Dieu qui permettait de telles épreuves.

        Peut-être mon discours vous parait-il obscur ? Je vais m’efforcer de le rendre plus clair. Prenons David. Après avoir reçu l’onction royale, il fut en butte aux plus terribles épreuves, assailli, traqué par Saül, menacé dans sa vie, envoyé à des combats dangereux, poursuivi continuellement dans le désert, errant, proscrit, sans patrie, sans maison, sans asile. Faut-il en dire davantage ? Pour finir, il est chassé de la terre et du pays de ses ancêtres, il séjourne au milieu d’ennemis farouches et sauvages, il endure une existence plus pénible que l’esclavage, manquant même de nourriture. Tout cela, il le souffre, après la venue de Samuel et l’onction d’huile, après la promesse de la royauté, après le choix de Dieu !

        Pourtant, il ne se scandalise pas, il ne dit pas : « Pourquoi tout cela ? Je suis roi, j’allais obtenir le pouvoir et je ne puis même pas jouir de la sécurité d’un simple particulier ; me voici errant, exilé, loin des miens et de ma maison, sans refuge, banni, relégué sur une terre païenne, affamé et, pour comble, exposé chaque jour à perdre la vie ! Où sont les promesses de la royauté ? Quand est-il de l’annonce du pourvoir ? » Non, David ne dit rien de ce genre, il ne le pense même pas. Il ne se scandalise pas de ce qui arrive, mais il attend la fin et la réalisation des promesses.

        Toi aussi, attends la fin. Elle viendra de toute façon, soit ici-bas, soit dans le futur. Le présent, c’est la route ; l’avenir, c’est la patrie. Les choses de la terre ressemblent aux fleurs du printemps ; les choses du ciel à des rochers inébranlables. Là-haut nous attend le bonheur infini.