Jérémie 3,1-5. 19-4,4

« Tout pour Dieu, et rien pour moi », retraite de profession, novembre Paul VI1672

Sainte Marguerite-Marie

Dans Gérard Dufour, Prier 15 jours avec, p. 27s

« Voici la plaie de mon côté pour y faire ta demeure actuelle et perpétuelle. C’est là que tu pourras conserver la robe d’innocence dont j’ai revêtu ton âme, afin que tu vives désormais de la vie d’un Homme-Dieu : vivre comme ne vivant plus, afin que je vive parfaitement en toi, ne pensant à ton corps et à tout ce qui t’arrivera comme s’il n’était plus, agissant comme n’agissant plus, mais moi seul en toi. Il faut pour cela que tes puissances et tes sens demeurent ensevelis en moi, et que tu sois sourde, muette, aveugle et insensible à toutes les choses terrestres, vouloir comme ne voulant plus, sans jugement, sans désir, sans affection et sans volonté que celle de mon bon plaisir qui doit faire toutes tes délices, ne cherchant rien hors de moi, si tu ne veux pas faire injure à ma puissance et m’offenser grièvement, puisque je te veux être toutes choses.

Sois toujours disposée à me recevoir, je serai toujours prêt à me donner à toi, parce que tu seras souvent livrée à la fureur de tes ennemis. Mais ne crains rien, je t’environnerai de ma puissance, et serai le prix de tes victoires. Prends garde de ne jamais ouvrir les yeux pour te regarder hors de moi, et qu’aimer et souffrir à l’aveugle soit ta devise : un seul cœur, un seul amour, un seul Dieu ! »

Moi, chétive et misérable néant, proteste à mon Dieu me soumettre et sacrifier à tout ce qu’il désire de moi, immolant mon cœur à l’accomplissement de son bon plaisir, sans réserve d’autre intérêt que sa plus grande gloire et son pur amour, auquel je consacre et abandonne tout mon être et tous mes moments. Je suis, pour jamais à mon Bien-aimé, son esclave, sa servante et sa créature, puisqu’il est tout à moi et suis son insigne épouse : sœur Marguerite-Marie, morte au monde. Tout de Dieu et rien de moi, tout à Dieu et rien à moi, tout pour Dieu et rien pour moi.