1 Corinthiens 1,18-2,5 ou 4,1-16

Jacques, le Majeur

Benoît XVI

La sainteté ne passe pas,  p. 150s

          Les listes bibliques des Douze mentionnent deux personnes portant ce nom : l’un Jacques, fils de Zébédée, l’autre Jacques, fils d’Alphée, que l’on distingue communément par les appellations de Jacques le Majeur et Jacques le Mineur. Ces appellations n’entendent bien sûr pas mesurer leur sainteté, mais seulement prendre acte de l’importance différente qu’ils reçoivent dans les écrits du Nouveau Testament, et, en particulier, dans le cadre de la vie terrestre de Jésus. Aujourd’hui, nous fêtons le premier de ces deux personnages homonymes.

          Le nom de Jacques est la traduction de Iakobos, forme grécisée du nom du célèbre Patriarche Jacob. L’apôtre ainsi appelé est le frère de Jean, et, dans les listes, il occupe la deuxième place immédiatement après Pierre en Marc, la troisième place après Pierre et André dans les évangiles de Matthieu et de Luc, alors que dans les Actes il vient après Pierre et Jean. Ce Jacques appartient, avec Pierre et Jean, au groupe des trois disciples préférés admis par Jésus à des moments importants de sa vie. Mentionnons seulement deux de ces occasions.

          Il a pu participer, avec Pierre et Jean, au moment de l’agonie de Jésus dans le jardin de Gethsémani, et à l’événement de la Transfiguration de Jésus. Il s’agit donc de situations très différentes l’une de l’autre : dans un cas, Jacques avec les deux apôtres fait l’expérience de la gloire du Seigneur ; il le voit en conversation avec Moïse et Elie, il voit transparaître la splendeur divine en Jésus ; dans l’autre, il se trouve face à la souffrance et à l’humiliation, il voit de ses propres yeux comment le Fils de Dieu s’humilie, en obéissant jusqu’à la mort. La deuxième expérience constitua certainement pour lui l’occasion d’une maturation dans la foi pour corriger l’interprétation unilatérale triomphaliste de la première : il dut entrevoir que le Messie, attendu par le peuple juif comme un triomphateur, n’était en réalité pas seulement entouré d’honneur et de gloire, mais également de souffrance et de faiblesse. La gloire du Christ se réalise précisément dans la Croix, dans la participation à ses souffrances.