Actes 5,12-32 ou 1 Corinthiens 1,18-2,5 ou 1 Corinthiens 4,1-16

Saint Jacques le Mineur

Pape Benoît XVI

La sainteté ne passe pas, p. 80s

 

          Jacques dit le Mineur fait partie des listes des douze apôtres choisis personnellement par Jésus, et il est toujours désigné comme fils d’Alphée. Il a souvent été identifié avec un autre Jacques, dit le Petit, fils d’une Marie qui pourrait être Marie de Cléophas, présente, selon le quatrième Evangile, au pied de la Croix avec la Mère de Jésus. Il était lui aussi originaire de Nazareth et probablement parent de Jésus, dont il est appelé frère à la manière sémite. Le livre des Actes souligne le rôle prépondérant exercé dans l’Eglise de Jérusalem par ce dernier Jacques. Lors du Concile apostolique qui y fut célébré après la mort de Jacques le Majeur, il affirma avec les autres que les païens pouvaient être accueillis au sein de l’Eglise sans devoir d’abord se soumettre à la circoncision. Saint Paul, qui lui attribue une apparition particulière du Ressuscité, à l’occasion de sa venue à Jérusalem, le nomme même avant Simon-Pierre, le qualifiant comme lui de colonne de cette Eglise. Ensuite, les judéo-chrétiens le considérèrent comme leur principal point de référence. On lui attribue également la Lettre qui porte le nom de Jacques et qui est comprise dans le canon néo-testamentaire. Il ne s’y présente pas comme frère du Seigneur, mais comme serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus.

          Parmi les chercheurs, la question de l’identification de ces deux personnages portant le même nom, Jacques fils d’Alphée et Jacques frère du Seigneur est débattue. Les traditions évangéliques n’ont conservé aucun récit, ni sur l’un ni sur l’autre, se référant à la période de la vie terrestre de Jésus. En revanche, les Actes des Apôtres nous montrent qu’un Jacques a exercé un rôle important  après la Résurrection de Jésus au sein de l’Eglise primitive. L’acte le plus important qu’il accomplit fut son intervention dans la question de rapport difficile entre les chrétiens d’origine juive et ceux d’origine païenne : c’est la solution de compromis, proposée précisément par Jacques, qui fut acceptée par tous les apôtres présents. En pratique, il s’agissait de ne respecter que quelques interdictions considérées comme réellement importantes par la Loi mosaïque ; en substance, on marquait ainsi le début d’une pratique d’estime et de respect réciproque, qui, malgré de malheureuses incompréhensions successives, cherchait par sa nature à sauvegarder ce qui était caractéristique de chacune des deux parties.