Jude 1-25

La doctrine apostolique

Père R  Leconte

Bible de Jérusalem, Les épitres catholiques, L’épître de saint Jude, p. 60s

La lettre de Jude constitue un témoignage précieux sur la vie des premières communautés chrétiennes.

On apprend que les fidèles s’adressent au Dieu unique, à qui appartiennent la gloire, la majesté, la domination, la puissance de toute éternité, mais ils connaissent aussi la Trinité constituée par le Père, le Fils et l’Esprit-Saint. C’est Jésus-Christ que le Père a envoyé pour opérer l’œuvre de notre salut. Enfin l’Esprit Saint est présent à l’âme du fidèle ; et comme l’entend aussi saint Paul, c’est en lui que doit être formulée la prière.

La foi constitue le fondement de la vie chrétienne, elle consiste dans l’adhésion aux vérités qui ont été transmises par l’Eglise, elle est conforme à l’enseignement des apôtres, mais, comme dans la lettre de jacques, elle est inséparable de la charité. De même que saint jacques condamne l’acception des personnes, Jude réprouve les flatteries par intérêt. L’essentiel est de demeurer ferme dans l’amour de Dieu, et, ici, la pensée de Jude rejoint celle du IV° évangile ou des épîtres johanniques. Dans ces conditions, le fidèle peut envisager avec confiance le jour du Jugement : il bénéficiera de la miséricorde de Jésus Christ pour la vie éternelle. Tel ne sera pas le sort des impies, ni celui des anges rebelles, qu’attend au contraire un châtiment inexorable.

La lettre se termine par une doxologie qui paraît reproduire une formule liturgique, et laisse entrevoir la nécessité de la grâce ; le chrétien ne peut se prétendre sans tache et parvenir à la béatitude, si Dieu lui-même n’a pris l’initiative de le secourir.

Parmi les vérités que les destinataires de l’épître connaissent bien, il faut encore relever, comme chez les autres auteurs néotestamentaires, la croyance en l’unité des deux testaments et la valeur figurative de l’ancienne Loi.