Jean 20, 1 + 11-18

Marie Madeleine au tombeau

Pape François

Audience générale, 17 avril 2017, Internet Vatican.va

 

          Aujourd’hui nous fêtons celle qui la première, selon les évangiles, vit Jésus ressuscité : Marie Madeleine. Le repos du sabbat s’était conclu depuis peu. Le jour de la passion, il n’y avait pas eu le temps de terminer les rites funèbres ; c’est pourquoi, en cette aube pleine de tristesse, les femmes se rendent à la tombe de Jésus avec les onguents parfumés. Celle qui arrive la première, c’est Marie de Magdala, l’une des disciples qui avaient accompagné Jésus se mettant au service de l’Eglise naissante. Dans son trajet vers le sépulcre se reflète la fidélité de tant de femmes qui fréquentent pendant tant d’années les allées des cimetières en souvenir de quelqu’un qui n’est plus là. La mort ne peut briser les liens les plus authentiques : certaines personnes continuent à aimer, même si la personne aimée s’en est allée.

            L’évangile décrit Madeleine en soulignant que ce n’était pas une femme qui s’enthousiasmait facilement. La première annonce que Marie Madeleine apporte aux disciples n’est pas celle de la résurrection. Les évangiles racontent un deuxième voyage de Marie Madeleine vers le sépulcre de Jésus. Elle est têtue, elle est allée, elle est revenue parce qu’elle n’était pas convaincue ! Cette fois, son pas est lent, très lourd. Marie souffre doublement : tout d’abord de la mort de Jésus, et ensuite de la disparition de son corps.

            C’est alors qu’elle est penchée près de la tombe, les yeux pleins de larmes, que Dieu la surprend de la manière la plus inattendue. L’évangéliste Jean souligne combien son aveuglement est persistant : c’est tout juste si elle aperçoit la présence de deux anges qui l’interrogent, elle n’a aucun soupçon en voyant l’homme derrière elle pensant voir en lui le gardien du jardin. En revanche, elle découvre l’événement le plus bouleversant de l’histoire humaine lorsque finalement elle est appelée par son nom : Marie !

            Jésus l’appelle Marie ! Voilà la révolution de sa vie, la révolution destinée à transformer l’existence de chaque homme, de chaque femme commence par un nom qui retentit dans le jardin du sépulcre vide. Les évangiles nous décrivent le bonheur de Marie : la résurrection de Jésus n’est pas une joie donnée au compte-goutte, mais une cascade qui renverse toute la vie. L’existence chrétienne n’est pas tissée de doux bonheurs, mais de vagues qui emportent tout. Pensons, avec le bagage de déceptions et d’échecs que chacun d’entre nous porte dans son cœur, qu’il y a un Dieu proche de nous qui nous appelle par notre nom et qui nous dit : Relève-toi, arrête de pleurer, car je suis venu te libérer.