1 Samuel 17,57 – 18,22

David le bien-aimé de Dieu et de tous

Régine Hunziker-Rodewald

Le roi David (1 Samuel 16 à 1 Rois 2), CE 166 Supplément, p. 10s

 

          Dès avant l’apparition de David dans le récit biblique, le lecteur apprend que Dieu n’agit pas selon des critères humains et que son esprit restera à tout jamais sur David. C’est là le fil conducteur fondamental ; dès le début, les signes avant-coureurs sont bien établis. Puis la présentation que fait de David un serviteur de Saül ne fera que confirmer la même idée : Dieu est avec David. Un parallèle est établi ensuite, avant le combat avec Goliath : Dieu me sauvera, dit David ; Dieu sera avec toi, répond Saül comme en écho.

 

          Un peu plus tard, le narrateur sait que Saül a peur de David, car Dieu était avec lui, et il attribue le succès de David au fait même que Dieu était avec lui. Comme un fil directeur, cette parole par la suite se trouve dans la bouche du fils de Saül, Jonathan : Dieu soit avec toi. Le narrateur y voit, après la conquête de Jérusalem, la raison de la gloire de David : Dieu était avec lui. Comme promesse pour l’avenir lointain de la dynastie : Dieu est avec toi, dit Nathan à David. On retrouve la même parole dans la bouche même de Dieu qui confirme : J’étais avec toi, et sur les lèvres de la femme de Tekoa : Dieu soit avec toi. L’affirmation de la présence active de Dieu est à son apogée dans le chant de louange du deuxième livre de Samuel au chapitre 22 : Dieu est mon roc, mon bastion, et mon libérateur, c’est mon Dieu.

 

          La manifestation de la présence divine, agissant sur plusieurs niveaux de la communication dans ces récits, met en avant le lien particulier en Dieu et David, mais aussi le rapport émotionnel qui se reflète dans la grande affection que Saül, au début porte à  David, et dans l’amour que tous lui portent en Israël et en Juda, à commencer par Jonathan et Mikal. Ainsi par et dans ces récits, le nom qui apparaît, par exemple sur la stèle de Tel Dan, reçoit sa vocalisation particulière David, par la vocalisation en hébreu du terme bien-aimé. Dans les récits de l’Ancien Testament, sans doute, David est le bienaimé de Dieu et des humains ! Néanmoins, le fait que ce bien-aimé soit sans cesse en danger de mort est à l’origine du suspense spécifique du récit biblique et le secret de sa réception mimétique par le lecteur.